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Hallyday en scène ? Qui Saura…

Stéphane Saura en probant Hallyday

Stéphane Saura en probant Hallyday (photos Jean-Claude Rey)

6 avril 2024, Feurs (42),

 

C’est raccord avec l’idée qu’on se fait d’un concert de Johnny, la taille de la scène et le nombre de light en moins. C’est non le Stade de France mais la Maison communale de Feurs. Ça n’en est pas moins du Hallyday, en vrai. Le timbre de Stéphane Saura n’est guère éloigné de la matrice. Ce repreneur semble avoir hérité de l’énergie, de L’Envie du taulier.

Bizarre quand même de ne chanter que pour les fans d’un autre, de n’exister que par procuration. Certes, Saura dit ne pas être un sosie vocal, n’empêche que sa façon de chanter est conforme au modèle dominant, mêmes intonations aux mêmes moments, mêmes fantaisies, mêmes défauts. Mais c’est ce que le public est venu chercher, entendre, façon comme une autre de prolonger la carrière de l’idole des toujours jeunes, de différer les adieux, d’imaginer l’efficacité du formol qui le conserve. C’est pas Guégan, c’est sans doute aussi bien que celui-ci, mieux même car Stéphane Saura n’a pas cette prétention d’être lui-même idole : il est simplement, modestement mais splendidement au service du défunt.

Saura 2Saura 3Saura 4Le set de deux heures survole toute la carrière d’Hallyday : des Portes du pénitencier au Fils de personne, Les Coups, Derrière l’amour, Marie, Gabrielle, Que je t’aime, Diego libre dans sa tête, Rock n’roll attitude, J’ai oublié de vivre, Toute la musique que j’aime, L’Envie, Quelque chose de Tennessee… Pour s’achever sans surprise sur Allumer le feu, pyrotechnique en moins. Deux heures où on a eu son Hallyday à soi, de proximité.

Ses cinq musicos se démènent comme ils le peuvent, élégamment, chacun dans une posture très rock n’roll. Bien sûr, ce ne sont pas les pointures de Johnny, mais reconnaissons qu’ils dépotent.

Docile, le public est aux anges. Et se lève à la moindre injonction : la musique se fout de l’arthrite, elle est baume contre toutes les douleurs, fut-ce de l’âme.

Du grand art vous dis-je. Et, en ce site soucieux de la bonne et belle chanson qu’est NosEnchanteurs, je vous dis que c’en est, qui plus est de la fameuse !

Quant à savoir ce que ça fait de n’être que le porte-parole d’une idole, de n’être chanteur que par le souvenir d’un autre… Ils sont nombreux dans l’Hexagone à faire ce commerce étrange, de n’être, selon le cas, que Ferrat ou Hallyday, Brassens, Sardou ou Moustaki, et tant d’autres.

Pour le plaisir, je filerais bien des paroles nouvelles à Saura, pour voir un lui un chanteur libre dans sa tête, fier d’un répertoire qui ne serait qu’à lui. Malgré son talent, il y aurait bien moins de monde… Qui saura ?

* * *

Ce fut, après Pierron, Servat et Frasiak, après quinze ans de superbes programmations, l’ultime concert organisé par Paul Bariol et  sa bande. Qui s’est permis avec ce presque-Hallyday une jolie sortie. Mais pourquoi son public fidèle ne l’a-t-il pas suivi dans ce choix-là, ratant ainsi ce très honorable final ?

 

Le site de Stéphane Saura, c’est ici.

« Gabrielle » : Image de prévisualisation YouTube

« L’Envie » : Image de prévisualisation YouTube

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