Viricelles : ah ! Nanas
Pour des tas de raisons, il y a bien plus de chanteurs que de chanteuses, c’est un fait. Et quand une programmation n’est faite que de dames, c’est rarement le fruit du hasard mais d’une volonté vraie, déterminée.
Pour la quatrième année consécutive, la saison des Vivats de Viricelles (dans le département de la Loire, à côté de Chazelles-sur-Lyon), déjà très chanson, fait son festival : Enchant’Émoi. Avec, cette fois-ci, la particularité de n’y accueillir, hors la scène ouverte du samedi après-midi, que des drôles de dames. Dans l’ordre de passage : Hélène Piris, Marion Rouxin, Eskelina et Galim. De ces dames, laquelle est celle de pic, de cœur, de carreau ou de trèfle ? Nous le saurons ce week-end.
A quatre, c’est en tout cas un large panorama de la chanson actuelle fait d’univers très personnels que nous propose l’association Vibrevanz, organisatrice de ce festival.
Il y a vingt-cinq ans que Marion Rouxin s’est fait un nom dans la chanson même si, à ses débuts ce furent sous deux prénoms… masculins ! Avec « Paul et Robin », dont elle fut l’auteure-compositeure et interprète, déjà saisissante, inoubliable. Trois albums et des tournées avant qu’elle en tourne la page et prenne son nom, le vrai, comme raison sociale. Quatre nouveaux albums et des scènes mémorables, comme celle à Barjac où, il y a quelques années, presque inconnue pour le public de ce festival, elle remplaça au pied levé Michèle Bernard, alors gravement accidentée : ce fut un triomphe ! Théâtre musical, comédie musicale, spectacles pour jeune public, cette artiste complète, qui fut aussi danseuse, un temps membre du groupe Tyzef, est une des grandes artistes de la chanson. On ne le sait que trop peu. Le site de Marion Rouxin, c’est là.
L’amateur de chanson a connu Hélène Piris dans le sillage de Frédéric Bobin, dont elle fut l’avisée violoncelliste et redoutable complice de scène. C’est en artiste accomplie qu’elle s’expose désormais à nous en un répertoire insolite non dans le fond mais dans la forme. Voici ce que nous en disions il y a peu encore : « Dans ce monde de la chanson où il y a, on le sait, pléthore d’artistes, il est possible d’être semblable à beaucoup d’autres. En conséquence de passer inaperçu(e). Hélène Piris est de celles qui ne ressemblent à rien, à personne : on ne risque pas de la confondre. (…) Par sa façon d’être et de chanter, le timbre si joliment dentelé de sa voix. Et ses chansons qui empruntent d’autres voies encore, autres parcours, autres destinations. Forcément, ça nous la rend unique. » Le site d’Hélène Piris, c’est ici.
« Ce qui fait tout le charme d’Eskelina (Svanstein), c’est ce mélange d’innocence secrète et de totale liberté, presque de licence. Une glace brûlante sous un doux et léger accent. Drivée par Florent Vintrigner aux textes, dont on connaît la verve poétique et même épique, et Christophe Bastien qui l’épaule à la musique, qui lui donnent son envol. [...] En fille sauvage, un peu druidesse, un peu indienne, Eskelina est proche des éléments qu’elle paraît incarner » disions nous d’elle. Cette suédoise s’est imposé sans mal dans notre chanson hexagonale ; elle est à la hauteur de trois albums où la poésie est portée par la charme de sa voix. Le site d’Eskelina, c’est là.
De la Montalbanaise Galim, enfin, nous disions en 2016 : « Difficile d’être insensible au chant de Galim qui s’apparente bien plus au cri, à la manière de ses collègues et amies Flow et Melissmell, comme si les trois étaient sœurs utérines. Sa voix qui offre une variété de tons se déroulant en tension maîtrisée, en émotions tenues et lâchées vous interpelle, vous arrache à l’indifférence ; ce disque n’est pas de ceux qu’on peut écouter distraitement. La figurine censée représenter Galim sur la pochette c’est exactement ça, jusqu’au cœur qui saigne et s’échappe d’un corps bien trop étroit pour le contenir en entier […] Quitte à tenir un micro, autant parler, autant chanter, autant dire et gueuler. Vous l’avez compris, Galim est à l’exact opposé d’une de ces chanteuses que le showbiz ramasse à l’appel : c’est une femme qui ose la parole et l’engagement ». Le site de Galim, c’est ici.
Vendredi 22 et samedi 23 mars 2024, salle des Tilleuls à Viricelles. Le facebook (avec les contacts) de Vibrevanz, c’est ici.
Hélène Piris « Egalité des chances (et ta soeur) » :
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