Émilie Laforest « Toundra (Mushuat) pour Joséphine Bacon »
Tu me tends un thé
Au parfum de la toundra
Et je marche dans ta mémoire
Sur la terre
Celle qui t’a vu naître
Je suis aveugle
Et pourtant j’ai vu
Un dessin
Une terre nue
Tes mots me touchent
Comme des flèches
Qui donneraient la vie
En atteignant le cœur
Oui j’ai senti
Je fais partie de quelque chose
De plus grand que moi
Émilie Laforest
Paroles et Musique Émilie Laforest. Extrait de l’album « Mea Silva » 2024
De la toundra à Mea Silva – titre du premier album solo dont est issue cette chanson, il semble y avoir chez Émilie Laforest comme une racine conductrice.…
Au-delà ou en deçà des mousses et lichens, l’autrice-compositrice-interprète québécoise rend ici hommage à la poétesse innue Joséphine Bacon, citant dans sa chanson quelques vers que l’on pourra retrouver dans le recueil Un thé dans la toundra/Nipishapui nete mushuat (Mémoires d’Encrier, 2013). Poésie n’est jamais loin de Laforest : sur un précédent album composé avec son compagnon de l’époque et guitariste Joseph Marchand (Arianne Moffatt, Pierre Lapointe) se baladaient les mots du Rayonnement des corps noirs de l’écrivaine Kim Doré…
Artiste multidisciplinaire (et soprane de formation), Émilie Laforest promène ainsi sa voix haut-perchée et ses mélodies canopéennes dans nombre de collaborations, de Klô Pelgag à Elisapie ou encore aux côtés d’Alexandre Tharaud, lequel d’ailleurs signe les mélodies au piano de La malheureuse, qui conclut ce premier opus.
Une chanson qui rappellera celle de Klô Pelgag, Claire Diterzi, mais aussi les mélodies de Richard Desjardins et les ritournelles de la chanson d’antan. Une chanson qui rappellera aussi et surtout à la nature – humaine, cette « collections de fragilités / à manipuler avec humilité » (Un puits très profond).
Le 13 mars 2024 au Ministère, salle de Montréal, marque le lancement de ce petit « ovni » — comme elle le nomme. On lira, pour en savoir plus, ce qu’en dit la presse locale ici et là.
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