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Florent Marchet, raconteur d’histoires

Florent Marchet  à Namur Templerie des Hiboux, 2024 photos ©Annick Delperdange

Florent Marchet à Namur, la Templerie des Hiboux, 2024 photos ©Annick Delperdange

Namur, La Templerie des Hiboux, 31 janvier 2024

 

Les amateurs belges de chanson étaient aux anges : le trop rare Florent Marchet les a en effet gratifiés de 3 dates intimistes, compensant quelque peu la tristesse de ne l’avoir pas vu fouler nos scènes lors de la tournée qui a suivi son magnifique dernier album Garden Party. Cette escapade dans le plat pays débutait dans le beau petit théâtre namurois qu’est La Templerie des Hiboux, évidemment plein comme un œuf.

C’est dans une formule piano-voix que l’artiste vient se produire. Un dépouillement scénique qui ne laisse place à aucun artifice, ne permet pas la tricherie. Le chanteur est seul et nu, avec son talent en bandoulière pour nous captiver une heure et demie durant.

Pas d’inquiétude ce soir. Avec ses vingt ans de carrière (son premier album, Gargilesse, est sorti en mai 2004), Florent Marchet connaît la musique et sait comment mener son concert. La surprise est pourtant du voyage, car si ses qualités d’auteur-compositeur-interprète sont bien connues, nous l’ignorions aussi bon pianiste, passant d’un jeu survolté à un toucher tout en délicatesse, faisant de sa prestation un véritable régal musical.

Il se révèle par ailleurs excellent showman, avec une tchatche digne d’un stand-uppeur. Des interventions où il n’hésite pas à se moquer de ceux venus l’applaudir (« Je me demande si les algorithmes de Google ne croient pas que j’ai le même âge avancé que mon public »), du lieu qui l’accueille ou du ton général de son répertoire (« On m’a dit qu’il fallait que je mette de l’ambiance, ça tombe bien, c’est ma spécialité ! » ), quand il ne cite pas la grande philosophe Nadine de Rothschild… C’est parfois provocateur, souvent mordant, toujours amusant.

Tout cela serait toutefois un peu vain si l’homme n’avait de formidables morceaux dans sa carnassière. Des chansons le plus souvent narratives, Florent Marchet – par ailleurs également romancier – se définissant comme un raconteur d’histoires.

MARCHET Florent 2024 ©Annick Delperdange portrait carré 450x519Balayant tous ses albums, il nous fait voyager à la manière d’un cinéaste, allant du plan large (Rio Baril, En famille…) au zoom-avant sur certains sentiments (De justesse, La vie dans les dents…). Et puis, des portraits brossés en quelques couplets, qui nous font toucher du doigt la suffisance de celui qui a réussi (Levallois) ou le désespoir qui se joue des barrières sociales (Courchevel), la misère qui pousse au rejet de l’autre (L’éclaircie ou l’incendie) ou l’égoïsme suicidaire des nantis (Dakota). Des personnages terriblement humains, comme cette Cindy qui sort de prison, cette mère de famille qui abandonne ses enfants (Loin Montréal), cette autre qui reste, victime de violence conjugale (Comme il est beau), ou ce garçon dont le coming-out a entraîné le bannissement familial (Paris-Nice)… Des chansons sociales, sans pathos, tout en rigueur et retenue, porteuses d’émotion et d’empathie, le point d’orgue du concert étant probablement Freddie Mercury, long texte à tendance autobiographique supposée, simplement récité sur un tapis musical.

Avant de nous quitter, Florent Marchet interprète L’eau de rose, chanson pas gaie (pour changer…) sur le couple. Il y est question d’une vie en dents-de-scie. Une belle conclusion pour une soirée qui, elle aussi, a oscillé entre la mélancolie et le rire.

Le site de Florent Marchet, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a dit de lui, c’est là. 

 

ET AUSSI

Piotki  à Namur, la Templerie des hiboux Photo ©Annick Delperdange

Piotki à Namur, la Templerie des hiboux, 2024 photo ©Annick Delperdange

En ouverture de rideau, un jeune chanteur dénommé Piotki. Dont on saluera d’emblée la volonté et le courage, puisqu’il venait de Lyon pour nous interpréter ce mini-récital de 6 titres. S’accompagnant à la guitare, tout sourire, il nous a offert ses chansons, dans un univers proche de Benoît Dorémus, avec l’ombre tutélaire de Souchon, Renaud ou Renan Luce. Un joli moment, des textes sensibles, une présence vocale. En bonne voie de développer son propre univers en s’affirmant plus encore.  

La page facebook de Piotki, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a dit de lui, c’est là.

 

 

Florent Marchet, « Freddie Mercury », clip 2022 Image de prévisualisation YouTube
Florent Marchet, « L’eau de rose », en concert, 2013 Image de prévisualisation YouTube
Piotki, « Ours blanc », en concert à Lyon au Rancy, 2020 Image de prévisualisation YouTube

 

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