Le petit Florent Pagny illustré

Florent Pagny ©Guillaume Gaffiot Bestimage Détail couverture

Qu’on l’apprécie ou qu’on le voue aux gémonies, Florent Pagny est une immense vedette de la chanson. A ce titre, il mérite sa place dans les rayonnages des bibliothèques consacrées à cet art populaire. A fortiori lorsque l’auteur qui se penche sur son cas se nomme Frédéric Quinonero, dont les nombreux ouvrages nés de sa plume prolifique sont toujours des régals de lecture. Sardou, Johnny, Bruel, Dutronc, Birkin, Lama…, autant de chanteurs renommés que le regard éclairé du biographe nous a permis de découvrir en profondeur. Quoi d’étonnant alors que le tour de l’interprète de Savoir aimer soit venu ?

L’opus, intitulé Florent Pagny, chanter encore et toujours, n’a toutefois pas la forme à laquelle Frédéric Quinonero nous a habitués. Pas question ici d’une biographie retraçant la vie et la carrière de son sujet dans l’ordre chronologique, mais bien d’un intelligent abécédaire richement illustré. Cette abondante iconographie est probablement la première raison qui poussera le fan du chanteur à faire l’acquisition de ce livre, tant celui-ci regorge de splendides photos de l’artiste en action, sur scène ou sur les plateaux de télévision. Il serait toutefois malvenu de s’arrêter à ce plaisant visuel.

L’abécédaire est bâti sur 65 mots-clés, par ordre alphabétique, sans se soucier d’une quelconque chronologie. Il permet au terme de la lecture d’avoir une vision documentée, tant de l’artiste que de son parcours, en autant de points d’arrêt.

Cela commence donc par Acteur (le premier métier artistique de Pagny) et s’achève par Zénith (logique !). Entre ces deux extrêmes, le lecteur s’arrêtera sur les éléments biographiques de l’artiste (Généalogie pour ses racines, Bourgogne ou Haute-Savoie pour son enfance, Azucena ou Enfants pour sa vie familiale…), sur ses fructueuses collaborations (Calogero, Goldman, Daran ou Obispo…), ses amitiés (Bruel, Hallyday, Kad Merad, Philippe Starck…), ses admirations (Aznavour, Brel, Trenet…), ses chansons les plus célèbres (N’importe quoi, Savoir aimer, Caruso…) ou encore les grandes étapes de son trajet (Cirque d’Hiver, Olympia, The Voice…). Le fin portraitiste qu’est Quinonero ne se contente heureusement pas de ces éléments factuels, mais sonde aussi la psychologie du chanteur (voir les mots-clés Ego ou Web). Il souligne la diversité dont il a toujours fait preuve (Éclectisme) et démontre combien cette dispersion apparente répond en réalité à ses envies profondes : ses albums en espagnol ne visent ainsi pas tant à conquérir d’hypothétiques nouveaux territoires que de rendre hommage à l’Argentine qui l’a accueilli, tandis que son amour du bel canto lui vient directement de sa mère, qui l’en a abreuvé durant l’enfance.

Avouons que l’on ressort de l’ouvrage avec une autre image de Florent Pagny. On le connaissait doté d’une grande intelligence professionnelle, sachant s’entourer des meilleurs. On le découvre aussi attachant et généreux, proche de ses racines, fidèle en amitié, bien plus réservé et pudique que fort-en-gueule. L’indéniable grand chanteur qu’il est – qui oserait mettre en doute ses compétences vocales ? – se doublerait donc d’un humain estimable.

Il fallait bien tout le talent de Frédéric Quinonero pour nous faire ainsi fondre !

Frédéric Quinonero, Florent Pagny, Chanter encore et toujours, l’Archipel, 2023.

La page facebook de Frédéric Quinonero, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit de Frédéric Quinonéro, c’est là
Le site de Florent Pagny, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs en a déjà dit, c’est là. 

« Savoir aimer » session Grand studio RTL 2020