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Marie-Louise Valentin, qui n’a d’yeux que pour l’espoir !

Marie-Louise Valentin et Jean Humenry (photo non créditée)

Marie-Louise Valentin et Jean Humenry (photo non créditée)

Catholique, elle l’est. Nul ne lui en fera reproche. Sauf que ses précédentes productions, bien trop prêchi-prêcha version grenouille de bénitier, se noyaient dans des vers convenus, sans imagination ni grand talent.

Vieux routard de la chanson et habile parolier, Jean Humenry a fui les trop stricts évangiles pour coudre du sur-mesure, presque de la haute couture à sa consœur Marie-Louise Valentin. Le résultat est plus que convaincant : il s’agit là, à nouveau, de véritables et solides chansons qu’on peut, j’en suis sûr, fredonner de partout ou presque et pas seulement confinées en des lieux consacrés.

En filigrane il y a la foi, plus encore l’espoir. Certes, ici et là, Dieu, l’Éternel trouvent leur juste place dans des vers, mais pas systématiquement, et pas de manière ostensible, comme on ferait pendre autour du cou une lourde et disgracieuse croix.

Tout est ici générosité, partage, écoute, des valeurs bien plus universelles qui ne sont l’apanage de personne. Bien sûr que les chrétiens trouveront en de tels vers leur pain quotidien, mais je fais le pari qu’à quelques mots près, quelques tics propres à trop de prières, l’athée trouvera aussi de quoi satisfaire sa quête de spiritualité au régime sans dieux.

Quand Valentin chante Y croire encore, on peut sans mal y souscrire, au vu de la sanglante situation internationale : « Quand les tyrans seront ligotés / Quand les torturés seront libérés / Quand les superbes seront abaissés / Et quand les humbles seront élevés. » Encore faut-il « Par toutes les énergies / L’énergie d’aimer / Par toutes les énergies / L’énergie de se rencontrer » : c’est certes un vœu pieux mais ça vaut la peine de s’en convaincre et de le chanter. Comme ce « Si nous cassions nos cœurs / Comme une tirelire / Pour offrir du bonheur / Du bonheur pour mieux vivre. »

y-croire-encore-marie-louise-valentinLe « clan Humenry » (Jean et son fils Charles, Nora Ghomri aussi) est  partout sur cet album : aux directions musicale et artistique, aux orchestrations, aux chœurs et à nombre d’instruments. Omniprésents, ce qui n’empêche que plusieurs musiciens apportent eux aussi leur pièce à l’édifice (dont le guitariste Jack Ada), que ce soit au banjo, aux saxophone et flûte irlandaise, harmonica, violon country, dobro, mandoline, triangle et harmonica… Cette richesse est perceptible à l’écoute et confère à cet enregistrement une once de plus-value.

Marie-Louise Valentin fête avec cet album trente ans de chansons, toujours « au service de l’évangile ». Nos lecteurs ne la connaissent que peu ou pas : ses chemins sont d’autres réseaux que les nôtres, qui empruntent plus les paroisses, diocèses et pèlerinages que nos salle de concerts, chant’apparts et festivals. Nous lui connaissons six autres albums, tous très marqués par sa foi, dont une compilation et un fait de duos avec la chanteuse Mannick.

Jean Humenry, que nos lecteurs connaissent bien, a une longue carrière (son premier album solo remonte à il y a plus d’un demi-siècle) dont les débuts le voient au sein des groupe Les Narvals, Les Étrangers (…) puis le mythique Crëche, qu’il crée avec Bernard Haillant, Mannick, Gaëtan de Courrèges et Jo Akepsimas. Hors ces groupes, Jean Humenry est à la hauteur d’au moins soixante albums et a déposé à la Sacem plus de 1200 chansons.

 

Marie-Louise Valentin, Y croire encore !, ADF Musique 2023. Le site de Marie-Louise Valentin, c’est ici.

« Y croire encore » Image de prévisualisation YouTube
« Si on s’cassait le cœur » Image de prévisualisation YouTube

 

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