Hippocampe Fou, dans l’océan des rêves du rappeur
TOUT PUBLIC
Depuis ses débuts en 2010 avec le trio ubuesque La Secte Phonétik et son premier album Aquatrip, il ne cesse d’étonner, celui qui a choisi de se nommer artistiquement Hippocampe Fou. Sébastien Gonzalez pour l’état civil navigue en eaux fortes, bête de scène et créateur infatigable. Du rap aquatique qu’il a adopté au slam nourris de chanson française. Aquatique ? C’est à dire, comme si l’on glissait sur la musique, de façon fluide, scandée, explique-t-il dans un entretien à FrancoFans. Donc quasi inclassable dans les registres préétablis. Il faut dire que le flow du rappeur se nourrit du flot des mots de la langue française. Ce serait comme une rencontre inattendue entre Georges Brassens, le conteur, le ciseleur, et une foule de rappeurs. Prévert, Mallarmé, Baudelaire sont sur sa table de chevet tout autant que MC Solar et Oxmo Puccino. A la façon d’un caméléon artistique, Hippocampe Fou est plus raisonnable que ne l’indique son patronyme d’adoption. Animateur d’ateliers d’écriture pour des prisonniers ou des collégiens et lycéens (1), il stimule l’imagination des autres.
Et voilà 10 ans qu’Hippocampe, le Rochelais ayant vécu à New-York, pensait à un spectacle réunissant ses passions : la musique, le cinéma et le spectacle vivant. Ainsi est née « L’odyssée d’Hippo » (l’aventure continue) reprise ces jours à Paris, présentée également en régions et enregistrée en album constituant la bande originale du spectacle. Imaginé avec notamment le compositeur Lucas Dorier (et de nombreux autres intervenants) ce voyage en rêveries se veut divertissant, onirique et introspectif. Sur scène, cette ambition de bâtir des ponts entre les arts, en fait un spectacle tout public pour petits et grands.
Le spectateur quitte rapidement le monde réel (une salle d’attente pour futur papa) pour gagner d’autres lieux. Ce tour du monde d’un rêveur adopte le rythme du rap, celui de la chanson, des musiques du monde, immergés dans des tableaux et des images et vidéos suggestives. Il casse les codes. Du ventre d’un cachalot, au sable du désert et les sommets d’une montagne, le voyage fait halte comme il se doit sur la Lune. Avant de redescendre sur terre. Hippocampe Fou est dans ses éléments favoris : l’eau, l’air, le ciel, la planète et le devoir de rêver dans une époque troublée. Spécialiste en évasions artistiques Hippocampe Fou déjoue la routine. « Est-ce de la chanson ? Du rap ? Est-ce que c’est rigolo ? Sérieux ? Mais je m’en moque, je pense que nous sommes tout çà à la fois » précise-t-il encore dans l’entretien cité. Le tout marqué par une nouvelle ambition, fruit de l’approche de la quarantaine : que transmettre aux nouvelles générations ? L’artiste ambitionne encore de faire surgir quelques questions métaphysiques au fil des tableaux. Nous qui serions, comme le suggérait Hubert Reeves, des poussières d’étoiles tout autant que des glaiseux. On le constate encore, l’écologie inspire cette odyssée immergée dans l’océan des rêves pour mieux nous parler du réel.
(1) En 2022, Alexandra Riguet et Marie Monteiro ont suivi des lycéens souffrant de troubles du langage. Des ateliers d’écriture ont été organisés avec la CPE du Lycée Valin et le rappeur Hippocampe Fou. Une expérience qui a permis à ces élèves en situation de handicaps invisibles de dépasser leurs difficultés. Un film et une exposition en témoignent.
Hippocampe fou, L’odyssée d’Hippo, Blue Line 2023. Le CD, 2022. La page facebook d’Hippocampe fou, c’est ici. Le site du spectacle chez Blue Line, là.
La tournée. A Bobino (Paris) jusqu’au 3 novembre 2023 à 16h30 puis du 26 décembre 2023 au 5 janvier 2024.
Le 29/11 à la Coopérative de Mai (Clermont-Ferrand) ; le 10/12 Le Dianetum (Anet dans le 28) ; le 19/01/2024 à Luçon (Théâtre Millandy) ; le 4/02/2024 à La Rochelle ; le 09/02/2024 à Charenton Le Pont (94) ; le 17/02 /2024 à Lons-Le-Saunier et le 18/02/2024 à Magny les Hameaux (78).
Teaser spectacle
« J’aime pas danser »
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