Gilbert Laffaille, la suite de l’intégrale
« Tout m’étonne / L’automne et l’hiver / Tout m’étonne / Le sable et la mer / Tout m’étonne / Les vagues au galop / Un galet dans l’eau / Tout m’étonne ». Il y a dix ans que Laffaille ne nous a gratifié d’un nouvel album. Et les précédents, épuisés ou non, avaient quitté les bacs, comme l’essentiel des artistes que les médias ont abandonnés, préférant et de loin le futile allié au biznesse. La sortie, en 2020 chez EPM, de Les Beaux débuts, première partie de presque intégrale (six albums sur sept), a permis à cet important artiste d’être à nouveau disponible pour qui voulait l’écouter sur son lecteur CD. Après trois saisons d’impatience, voilà le second coffret, La Valse bleue, qui, comme le précédent et selon l’expression même du chanteur, « est une belle opportunité de mettre de l’ordre dans une discographie en peu chaotique » : il s’en explique dans le livret dans le cadre d’un entretien avec notre confrère Alain Poulanges. Interview passionnante d’ailleurs, dans laquelle nombre d’entre nous pourront se retrouver dans les propos du chanteur, notamment dans l’évocation de la situation présente, sur l’air du temps…
Les soixante-quatre titres de ce second coffret vont de 1994 à 2009, fin d’une période faste et début de l’envers de la médaille, quand cette part de la chanson (que certains nomment la « chanson à texte ») est délaissée. Il n’empêche, par Gilbert Laffaille, c’est toujours une période enviable, où le joaillier de la chanson qu’il est crée d’autres bijoux tels que Tout m’étonne, Dents d’ivoire et peau d’ébène, La Fille aux yeux rouges, Tom du Mali, L’Homme du Gange ou La Tête ailleurs… « Tous les hommes se ressemblent / Au bar des naufragés / Ils ont l’air d’être ensemble / Ils sont tous étrangers » (Au bar des naufragés). Beaucoup de ces chansons, malgré leur « âge », sont et restent d’une grande actualité. Elles ont souvent anticipé des événements, de regrettables mais inéluctables mutations. Le poète a toujours raison, qui voit plus loin que l’horizon : ce sont bien plus que des documents qui s’offrent à nous par ce coffret mais des chansons en prise avec le temps, avec nos vies et le monde qui va, sans la futilité qui caractérise souvent celles d’aujourd’hui.
Laffaille, encore faut-il le savoir, est un de nos grands artistes. Une fois encore, cette parution lui rend un peu sa juste place. C’est mérité.
Les paroles ne sont pas imprimées sur le livret : qu’importe, elles le sont sur le formidable livre Kaléidoscope, paru en 2019 chez Christian Pirot éditeur (480 pages, 25 euros, préface de Philippe Delerm).
Gilbert Laffaille, La Valse bleue, coffret 3 CD, EPM 2023. Le site de Gilbert Laffaille, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit de lui, c’est là. On commande ce coffret ici.
En parallèle, Gilbert Laffaille sort l’histoire de son grand-père, Jean Carol, romancier, dramaturge, grand reporter et grand voyageur. Récits et nouvelles resituent l’histoire des humains dans celle qu’on nomme grande. Jean Carol, un ariégeois au cœur de l’histoire, Vox Scriba, 2023.
Cher Michel Kemper,
ceci n’est pas un commentaire sur les disques ou le livre de Gilbert Laffaille.
J’ai déjà écrit à plusieurs reprises sur ce site tout le bien que je pense de l’oeuvre artistique de G. Laffaille (ses chansons et « Kaléidoscope »).
Ce courriel est pour vous demander de le faire suivre ce courriel à G. Laffaille.
En effet, l’auteur écrit dans « Kaleidoscope » quelques phrases sur Pierre Barouh qui m’ont surpris.
Or, vous vous souvenez peut-être que j’ai écrit une biographie de cet artiste (« Pierre Barouh, l’éternel errant ») dont vous avez dit beaucoup de bien (ce dont je vous remercie) sur ce site (le 1er juillet 2014).
J’aimerais donc m’entretenir avec Gilbert Laffaille sur le disque qu’il a produit sur le vin avec Gérard Pierron comme interprète. C’est en effet au sujet de ce disque que le propos de G. Laffaille m’a étonné.
D’avance un grand merci si vous pouvez lui faire suivre ce courriel.
Bien sincèrement,
Joël Luguern