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Romain Lateltin, l’éternel estivant !

 

Romain Lateltin (photo Colette Modion)

Romain Lateltin (photo Colette Modion)

Discrets, trop discrets sans doute, les amis Romain Lateltin et Théophile Ardy, aux discographies (chacun de son côté et parfois ensemble) assez conséquentes mais dont les réseaux d’exposition au public empruntent souvent des sentiers détournés, notamment et surtout celui des médiathèques, des écoles et des concerts tant en appartement qu’en jardin. Les deux méritent amplement, si ce n’est le grand public, au moins celui de la communauté chanson en son ensemble et les festivals les plus exigeants.

Romain Lateltin sort son nouvel opus, le huitième sous son nom (et deux avec Théophile Ardy sous le nom du duo Fahro), avec à nouveau Ardy sur la presque totalité des textes, parfois écrits à quatre mains.

À lire la déclaration d’intention de cet album, on retrouve tout ce qu’est Lateltin, l’artiste de Tartaras (dans la Loire) artisan qui par ses chansons tente de prodiguer un peu de bonheur, de respiration dans nos vies : « Venant d’une planète non répertoriée où le temps et les plaisirs se cueillent au présent, Romain Lateltin atterrit sur Terre pour nous offrir une bouffée d’oxygène douce et poétique dont nous avons besoin. Cet album est né de l’envie de chanter notre place sur cette terre, en évoquant des plaisirs simples tels que le voyage, l’amour, la dichotomie entre la ville et la campagne, la place du travail et l’existence même des vacances. »

OIPEn vacances sur Terre, ça peut rimer, cousiner avec Samedi soir sur la Terre : si je dis ça, c’est que les textes de cet album, qu’ils soient signés de Lateltin lui-même, de son copain Ardy (de Denis Rivet et de Fred Gayot aussi), ont cette douceur cabrélienne (alors que Lateltin aime à afficher sa proximité avec Bénabar, Renan Luce et Thomas Fersen), cette approche de l’essentiel que ce soit par l’anecdote ou par des larmes : « Quand là sous tes paupières / Il y a un peu trop d’eau / C’est le cœur qui s’affaire / À vider son fardeau ». Je dis douceur mais, derrière les vers, couvent parfois des reproches qui sont autant de preuves d’amitié : « Mais où sont passé tous tes rêves / En reste-il au moins la sève / T’as gagné en sécurité / En piétinant ta liberté ».

Les plages sont ici paysages, cadres de vie(s). Ceux de la ville, ceux qui la fuit, l’atelier de bricolage (« Tu as fini par oublier / Combien tu gagnes en charisme / Sex-appeal et virilité / Dès que tu manies le tournevis »), la cour de récré où naît l’amour et la vie qu’on a devant… Les onze titres de ce très bel album sentent la vie, l’amour, l’estime et le respect des gens. Et ces vacances, qui ici ou ailleurs, reviennent comme un entraînant et délicieux leitmotiv, tant que pour peu on prendrait Lateltin pour un éternel estivant.

Si vous ne le connaissez pas toujours, vous découvrirez en Lateltin une vois franche, directe et de suite complice, dans une sorte de folk-song aux mélodies inventives, parfois lentes, aussi rythmées. Une chanson qui échappe aux futiles canons de la mode, qu’on peut reprendre et faire sienne, tant elle semble naturelle, évidente.

 

Romain Lateltin, En vacances sur Terre, Amstar/InOuïe Distribution 2023. Le site de Lateltin, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit de lui, c’est là.

 

« En vacances sur terre » : Image de prévisualisation YouTube

« Sous tes paupières » : Image de prévisualisation YouTube

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