Namur 2023. L’inédit et le déjà-vu
Les Solidarités, Namur, 26 août 2023,
Deuxième étape du festival namurois. D’un point de vue météorologique, une belle journée, avec un soleil qui brille de cinq cents feux, quelques nuages sympas et une température clémente. Tout va bien.
De mon point de vue de chroniqueur, c’est encore mieux, quasi un rab de vacances, puisque deux des principaux concerts du jour, immanquables pour tout amateur de chanson, figuraient déjà au programme des Francofolies de Spa du mois passé. Tous deux ont donc déjà fait l’objet d’un article, que nos milliers de lecteurs doivent à présent connaître par cœur (mais que je vous invite à relire quand même !). Je m’apprête donc à les revivre l’esprit tranquille et dégagé de toute velléité journalistique. Ah que c’est bon (soupir de béatitude)…
Prenez Suzane. Une habituée des lieux, puisque c’est son troisième passage à Namur en cinq ans. Je vous ai déjà dit à plusieurs reprises combien sont séduisantes ses chansons, sa présence sur scène, ses chorégraphies et sa voix puissante. Il faut la voir arpenter les planches comme une boxeuse le ferait d’un ring, dans une courte tenue qui n’est d’ailleurs pas sans évoquer ce sport. Vu la nudité totale du plateau, il est facile d’écrire qu’on ne voit qu’elle. L’impression serait pourtant la même si elle évoluait dans un décor encombré et chantait entourée d’une pléthore de musiciens. Le charisme, qu’on appelle ça. Ou le talent. Vivement son prochain passage, que j’y revienne encore une fois.
En prélude aux grosses vedettes du jour, une découverte bien sympathique. Ils sont trois amis de collège, Pierre, Miguel et Blaise, nous viennent des Yvelines et forment depuis 2017 le groupe 47Ter. A leur actif, trois albums, dont le dernier, Au bon endroit, est sorti en avril 2023. Des chansons tenant à la fois du rap pour le phrasé et de la chanson pop-rock pour les mélodies et les refrains à chanter en choeur. Des morceaux qui ne révolutionnent pas la chanson française, mais qui apportent du plaisir et font battre du pied. Trois gaillards (accompagnés de deux complices) bien sympathiques, qui font le job sans forfanterie et garnissent tous les visages de l’assistance d’un sourire radieux. De la chanson positive que l’on aurait tort de bouder par ces temps moroses. Alors, on fait comme eux : « J’prends l’mauvais côté d’la vie et j’lui casse les côtes » !
Et puis sont arrivés ceux pour qui la place était noire de monde. Vingt mille personnes au bas mot, de toutes les générations, venues s’amuser, danser et s’émouvoir avec les chansons du duo de frangins toulousains Bigflo et Oli. Ici comme à Spa, les grands moyens sont de mise : nombreux musiciens (cuivres, cordes, batterie, guitares, piano…), visuel impressionnant avec cet immense écran accueillant des projections ou reproduisant en direct des moments de scène, light-show efficace… Le tout au service de chansons sensibles, nostalgiques, poétiques ou lucides, souvent saupoudrées d’une autodérision de bon aloi. Nous aurons même droit à l’apparition-surprise de la star des youtubeuses Léna Situations, venue en amie filmer ce public belge survolté. C’était mieux avant, prétend leur tube. Nul doute qu’en tout cas, Bigflo et Oli ont ce samedi façonné un merveilleux souvenir pour cette assistance aux anges. Ce n’est pas si mal que ça aujourd’hui non plus !
La page Suzane sur WSpectacle, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs en a déjà dit, c’est là.
Le site de Bigflo et Oli, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs en a déjà dit, c’est là.
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