Hugues Aufray « Debout les gars »
On en viendra à bout, mon gars
Un bulldozer et deux cents bras
Et passera la route
Il va falloir en mettre un coup
Debout les gars, réveillez-vous
On va au bout du monde
Devant les tonnes de rocher
On va faire un quatorze juillet
À coups de dynamite Hugues Aufray Paroles Pierre Delanoë et Hugues Aufray, Musique Hugues Aufray et Benjamin Walter . Extrait de l’album « Olympia » 1964
Dans la série chanson scoute, paroles Pierre Delanoë, il y a cette chanson que nous chantions à tue-tête avec mon frère… qui a été scout. Chanson de feu de camp assurément, assis en tailleur avec une guitare, et des paroles que je n’avais jamais écoutées : je ne me souvenais que du « Debout les gars, réveillez-vous / Il va falloir en mettre un coup » qui pour moi, voulait simplement dire qu’il ne fallait pas être paresseux.
Chanson de droite ? Il faut se resituer à l’époque. Si cette chanson nous paraît bien peu écologique maintenant, elle se situe dans la droite ligne du progrès technologique du XIXeme puis du XXeme siècle, avec l’esprit de conquête des ingénieurs de l’époque, que rien n’arrêtait, tunnels, ponts et chaussées et autres ouvrages d’art (le terme n’est pas anodin) pour aller au bout du monde… par le rail, ou par la route. Esprit repris en quelque sorte dans Fitzcarraldo, où les hommes réunis peuvent tout faire, pourvu qu’ils en aient la volonté et forment une équipe, la foi déplace les montagnes. La foi en un progrès qui libèrera les hommes et les rendra fiers « Encore un mètre et deux et trois / En 1983 / Tes enfants seront fiers de toi« . Les temps changent, pour paraphraser Dylan.
La chanson d’abord sortie en 45 tours (deux titres) en 1963, puis en super quarante-cinq tours, a longtemps été au programme des concerts d’Hugues Aufray. On fête ses quatre-vingt quatorze printemps à Hugues Aufray, né un 18 août 1929, et qui tien[t] bon la vague et tien[t] bon le vent…
Rétrolien Hugues Aufray « Debout les gars »
Je ne me souviens pas de la date exacte, vers 1959 ou 60, j’ai découvert Hugues Aufray avec la chanson San Miguel, je l’ai croisé quelques fois, et il y a 5/6 ans je lui ai dit un mot sur cette chanson, et il en a chanté illico un couplet .. dans le hall d’une salle … Je crois qu’à par lui et moi, dans les 30/40 personnes qui étaient là, personne ne connaissait cette chanson… https://youtu.be/Ywvgz0RB0bE
ils se sont mis à trois pour écrire cet hymne à la destruction de l’environnement…. !!!
Eh non, Gallet, « Debout les gars » n’est pas un hymne à la destruction de l’environnement. Loin de là !
Catherine Laugier a raison de dire qu’il faut se resituer à l’époque.
C’est-à-dire il y a soixante ans et plus.
A cette époque-là, le réseau routier n’était pas ce qu’il est aujourd’hui. Surtout dans les zones montagneuses.
Si l’on peut aller aujourd’hui en voiture d’un festival de la chanson à un autre c’est grâce à ces équipes d’ouvriers qui ont créé ces routes, parfois « à coup de dynamites ».
Hugues Aufray a eu tout à fait raison de chanter ces ouvriers qui faisaient un travail harassant, difficile et mal payé.
Il ne faut pas juger les situations d’hier avec les arguments d’aujourd’hui.
Leur travail n’avait rien à voir avec ces tronçons d’autoroute que des multinationales veulent aujourd’hui nous imposer alors que le réseau routier français est déjà suffisamment dense.
A l’époque les routes étaient construites dans l’intérêt général. Aujourd’hui les tronçons d’autoroute le seraient dans l’intérêt des actionnaires de ces multinationales.
Rien à voir, donc.
NosEnchanteurs : « Hugues m’avait en quelque sorte répondu à cette question, et ça tenait à ça : « Comment vous dire ? D’abord, il n’est pas français, il est… australien je crois. Et puis c’est un mauvais chanteur. Il ne sait pas traduire, pas écrire. Moi c’est pas pareil, je n’ai pas de mérite, je suis guidé par la main de Dieu ». »
!!!!!!!!
Je préfère Allwright à Aufray, « La ballade de la désescalade » à « Debout les gars », même si ce dernier a chanté « le monde et les temps changent. » (Sur Internet, on peut lire : chanson d’Hugues Aufray !)
Je ne mettrai jamais 40 euros pour son spectacle et je ne prends jamais l’autoroute, ni l’avion !
« Ils se sont mis à trois pour écrire cet hymne » nous dit Gallet.
Trois ?… Mwouais. ça se discute. Aufray et Delanoë pour les paroles; Aufray et Benjamin Walter (dit: Jimmy Walter) pour la musique.
Sauf que… la mélodie de cette chanson est largement du copié-collé d’une chanson du folklore américain (chantée par Pete Seeger), chanson dont j’ai malheureusement oublié le nom. Elle figure sur l’un des albums « American Favorite Ballads » enregistrés par P. Seeger (Label: le chant du monde).
Ce n’est pas la seule fois que H. Aufray est crédité, sur ses disques, pour la musique de chansons qu’il n’a pas composées. J’ai l’impression qu’il est coutumier du fait.
Ainsi pour la chanson « je reviens (les portes de Saint-Malo) ». La musique lui est attribuée alors que c’est une reprise de « la boliviana », un air du folklore bolivien.
Ainsi encore pour la chanson « Personne ne sait » C’est tout simplement une reprise (sur un rythme différent) du célèbre standard américain « Nobody knows ».
Rétrolien Hugues Aufray - Debout Les Gars - 1964 • Passion Vinyls