Barjac 2023. Lula Heldt, inattendue et déjà indispensable !

Lula Heldt sur la scène de Barjac (photos Anne-Marie Panigada)

31 juillet 2023, Barjac m’en chante,

Certes, chacun aura son propre coup de cœur à propos de cette édition de Barjac m’enchante. Jack Simard, Vaslo, Gilbert Laffaille, Petite Gueule, Dimoné ou autre (voir nos articles passés et à venir). Moi c’est Lula Heldt, aussi incongrue qu’une tranche d’ananas sur la meilleure des pizzas, aussi délicieuse.

Certes, elle fut programmée l’an passé au Jardin des papotages, mais j’avais raté ce rendez-vous, honte au chroniqueur qui ne sait dénicher une perle.

La voici, toute aussi fraîche, toute aussi menue, sur la grande scène. D’aucun trouveront la promotion bien rapide, voire injustifiée. Mais… Voici celle qui restera l’un de mes rares chocs de l’édition 2023. Faut dire qu’elle est terrible !

Elle se nomme Lula Heldt et m’est irrésistible, d’autant qu’elle n’était pas dans mes attentes, ne fut rien de ma fébrilité. Elle s’est simplement posée sur la grande scène, devant moi et, de toute sa collection de timbres (je suis philatéliste es-chanson), de son univers carrément oblitéré, de ses transes et mélopées, de ses bizarreries, ses métaphores, de sa rusticité même, m’a comblé au-delà de mes espérances, mes expériences.

On n’attend rien et, l’instant d’après, Lula vous est indispensable. Vous ne saviez pas ce ça pouvait exister, qu’on pouvait ainsi chanter, dans un arc-en-ciel qui s’étire du lyrique au chant d’oiseau, du tzigane à je ne sais quoi encore : elle est le chant de tous les possibles, de toutes les humeurs, toutes les audaces, toutes les fantaisies. Toute seule qu’elle est sur cette grand scène, elle est monumentale. Juré qu’il y avait plus d’étoiles en elle que dans le ciel. C’est épatant, carrément enthousiasmant !

Elle et son violoncelle, prénommé Alfred, qu’elle traite à la manière d’une contrebasse : elle en joue debout, c’est peut-être un détail pour vous, mais…

Arrivée sur scène à la manière d’un lever de rideau, d’une attraction, Lula n’a pas mis longtemps pour s’imposer à nous, étaler son univers un peu baroque, un peu foutraque, d’une poésie tactile de tous les instants. Son présent spectacle s’intitule Bain de lunes : revigorant, thérapeutique sans doute tant ça peut vous faire croire à d’autres perspectives de la chanson, à une singulière mutation.

Tantôt clown blanc, tantôt Auguste, réaliste et surréaliste l’instant d’après, poétique, onirique toujours. L’Occitane qu’elle est n’hésite pas, quand les mots lui manquent (sur le baby-blues notamment, qui d’ailleurs n’a pas vraiment d’équivalent en français), à se lancer dans un franglais créatif qui, à tout prendre, vaut bien mieux que ce qui se chante chez nous in english.

Le site de Lula Heldt, c’est ici.

« Masques de chair » : 

« La Foule » :