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Bob’s not dead, balade sous le vent des gens qui doutent

Bob's not dead 2023 © Reynald Reyland photographe

Bob’s not dead 2023 © Reynald Reyland photographe

Nous avions rencontré Bob’s not dead, le chanteur à texte punk n’roll musette, comme il se présente lui-même, au Festival de la chanson française d’Aix en 2016. Il nous avait fait bonne impression. De l’énergie, une faconde très poétique, l’art du mot juste, populaire et jamais vulgaire, de l’autodérision, un côté Renaud, pour le côté chanteur des rues de ses débuts, et la tendresse sous les allures de chien fou, toujours doutant de lui-même, tout cela emportant immédiatement la sympathie du public.
Musicalement plus punk que rock, mixant les influences, reggae, manouche, blues, et chanson
« J’fais d’la samba comme je fais du reggae ! Du rock’nroll de la Java… d’la variété ». Sa discographie, c’est en gros trois albums studio, Rockn’roll Vespa en 2014, une sorte de road & bar movie, J’y pense en 2016, riche introspection et début des amours, Chic ouf en 2019, qui se fait de plus en plus intime. Et des albums live, beaucoup de concerts et de festivals.
Pour le nouveau, retour à la crête punk, sobres t-shirt et jeans, moins sobres tatouages à l’os au côté droit. Ambiance country avec prairie, moto, chien et caravane. Le chien, c’est son dernier chagrin : l’album est dédié à Cacahuète, qui vient de le quitter après dix-sept ans de compagnonnage, non sans avoir légué son nom à sa société de production. La caravane, c’est pour l’envie (refoulée) d’être gitan
« libre sous le soleil sous le vent », comme le chante avec lui, et sa trompette Toma Feterman (de La Caravane passe /Soviet Suprem). De faire des « balades buissonnières » plus que des trournées pour en vivre…

Les années ont passé, « ainsi tourne le temps, ainsi tout vole au vent » , l’occasion d’un duo inspiré avec Yves Jamait lui-même, Du lest à ma cuirasse. Mais elles n’ont guère donné à Bob plus de confiance en lui. Il ne se trouve jamais assez bon, ni au boulot ni dans sa vie : « Pardonne moi, pardonne moi encore et ne me laisse pas t’épuiser ».
Pourtant tout l’album rayonne d’amour, de promesses, de mercis, d’adoration. Les os sur la peau, c’est certes le tatouage de la couverture, l’idée aussi qu’il se fait de lui, pas assez costaud, pas assez fort, pas assez refuge. Déjà, dans le passé, il regrettait de ne pas être « un grand black super gaulé », un rasta qui ferait sans peur le tour de l’Afrique. Là c’est à sa fille qu’il parle, « Elle rêve d’un papa balaise, pas d’un papa fatigué »... et de répéter qu’il a peur de tout. En même temps, un bel exercice vocal que ce scat « di bi di bap di bi di bip di bi di bop.. » à en rendre jaloux Cab Calloway !

BOB's not dead 2023 Les os sur la peauL’album est hommage aux femmes, d’abord à la sienne, « Je parle de toi mon amour dans toutes mes chansons / Pour notre vie de velours, notre idylle, notre passion », avec Le grand retour de la Pépette, un rockn’roll très renaldien. Depuis ce Rayon de soleil « La robe au vent sur sa bicyclette » qui triomphe avec la trompette de Maxime Bénévent, celle qui le « regarde moi « vedette » quelque peu pitoyable », à qui il fait cet aveu « J’ai le paradis tous les matins qui se réveille près de moi » jusqu’à la pluie et le froid de son séjour Auvergnat (Là où tu iras j’irai…) « quand ils causent j’y comprends rien mettent des Y dans toutes les phrases ». Prenant la pose victimaire de celui qui boit trop « Mon amour c’est ta faute mais je suis prêt à te pardonner »  avec des serments d’ivrogne « Mon amour , je boirai plus ! Plus jamais » de sa voix éraillée. Ou reluquant la voisine (hommage à Brassens au passage « Quand la mignonne sort de sa douche avec moins que rien de costume »). Belles trouvailles d’écriture : « si son corps était un pays je serai patriote » et tellement de tendresse à la fin de cet exercice de voyeurisme « Pourvu que chaque jour je puisse caresser le bonheur / De voir à travers cette cour fleurir des rêves de douceur »
Mais aussi aux copains, avec ce Tanguy Tango « Tout juste bon à aller ramasser les feuilles » tant qu’on se demande si ce Tanguy, ce n’est pas encore lui-même. Chanson qui est aussi un clair hommage à Brel, « Moi on m’a juste appris à aller noyer les chats » chanté avec les mêmes accents sur l’accordéon musant, dans une danse à laquelle vous ne pourrez résister.

 

Bob’s not dead, Les os sur la peau, Cacahuète production, 2023. Le site de Bob’s not dead, c’est ici. Ce que NosEnchanteurs en a déjà dit, là.
Bob présentait son nouvel album ce mercredi 19 avril 2023 à Beziers au Zinga Zinga, il sera le 21 avril à la K’verne à Breteuil, autres dates sur son site

« Un rayon d’soleil » en concert à Vichy Image de prévisualisation YouTube
« Les os sur la peau » clip vidéo Image de prévisualisation YouTube

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