Coup de chapeau à Maissiat

Maissiat (photo © Laurent Humbert)

Dans l’espace ouvert par la mélancolie Maissiat tisse ses chansons au gré des sentiments. Révélée il y a dix ans par un premier album (Tropiques) honoré par un prix Barbara en 2013, celle qui affiche une tenue en noir et des chapeaux sous la même ombre se dit musicienne autant que chanteuse. Elle qui fit ses débuts dans un groupe rock féminin (Subway) se prolonge au piano dans des chansons atmosphériques inscrites dans des décors bouleversés. Que ce soit en évoquant les ruines de l’antique Pompéi ensevelie, ou une Jetée soumise aux vents. « Tout se défait » souligne-t-elle de sa voix aérienne. Ruptures, deuils, absence sont au programme d’un album où la renaissance fait écho et suite aux aléas du temps. Le titre Delta est ainsi le fruit d’une errance et d’un retour à soi, souligne l’artiste. Quitte à remonter à l’enfance, partage la native de Lyon : « A l’ombre du delta je me revois danser / Je me revois petite / Où nul ne pensait que ça tournerait mal ».

« L’album est né du son des pianos, des tempêtes du réel, celles de la vie extérieure et celles de la passion » indique la chroniqueuse des Cœur(s) fragile(s). Comment ne pas évoquer à l’occasion de ce troisième album la récente participation d’Amandine Maissiat à un hommage à l’écrivain, parolier et scénariste de cinéma Jean-Loup Dabadie…

Il s’agit pour autant de trouver un autre refuge et d’aimer à nouveau. La nage retrouvée après les remous, le retour au vivant. « Il faut que l’on se débranche / Il faut que la joie revienne » laisse entendre Sur la ligne blanche, qui aspire à l’être plutôt qu’au paraître, au vivre ensemble plutôt qu’à l’individualisme : « Je me suis tirée / Du jour sans fin, des nuits sans fêtes. »

Maissiat a fait appel à Yann Arnaud pour enregistrer et mixer, à la chanteuse Katel pour guider sa voix, à Julien Noël aux claviers et Raphaël Séguinier à la batterie.

Maissiat, Delta, un album cinq7/Wagram. Le site de Maissiat, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit d’elle, c’est elle. En concert le 4 mai au Théâtre des Bouffes du Nord, à Paris.

« Pompéi » : 
« Delta » : 
« Cœur fragile » :