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Sangue « Les ombres des mains »

SANGUE 2023 EmpeureurNous marchons sur le bord d’un fleuve immense
Le soleil nous frappe les yeux

Nous avançons dans un décor étrange
La chaleur nous caresse le ventre
Nous battons le sol dans le silence
Le bruit des armes a déserté les lieux
Puis au jour se mêle la pénombre

Sangue

Paroles  Pierre Mourles, Timothée Guiffan,  Nicolas Robache (Sangue), Musique Sangue et Gaël Tijou. Extrait de l’album « Empeureur » 2023

Le nom du groupe formé autour du chanteur-accordéoniste Pierre Mourles, avec Timothée à la batterie et Nicolas aux claviers, qui chantent également signifie « pierre » en Persan, c’est le socle sur lequel se bâtit une vie. C’est un rock-électro venu du hip-hop, de la danse et du théâtre. L’élaboration des vidéos, ici dans une atmosphère vintage et un climat d’étrangeté, participe à ce spectacle total. Nous l’avions rencontré en 2015 avec une chanson de l’album À vendre.

L‘empeureur, c’est ce qui se cache en chacun de nous pour nous entraver de multiples peurs qui nous empêchent d’avancer : peur de l’autre, de nous-mêmes, de l’avenir. L’album de dix titres se veut refuge, force d’union pour retrouver la joie d’exister ensemble. Il donne une première impression de beauté très noire, où s’allument quelques faisceaux de lumière. La chanson titre qui commence par la marche de l’empereur (l’oiseau) sur la glace, s’élargit en une romance de musique progressive, passe en dissonances avant de s’adoucir, est bien représentative de l’album « Le monde est entier mon amour de juillet ». Comme dans une cathédrale, les chants montent sur les chœurs et l’accordéon qui fait orgue et rythme.
Vocabulaire inspiré des liturgies, mixé au maelstrom de la vie moderne dans des titres comme La prophétie ou Satan. Un heureux mélange électro acoustique qui met bien en valeur  la voix prégnante du chanteur, voix qui prend des accents du Polnareff de la meilleure époque pour faire revivre une Mamie que l’on n’a pas vue assez. L’entreprise s’évoque en slam glaçant « ouvrier qui pense », effet saisissant « Je suis un poumon dans un fumoir ». Dans la même ambiance le port de Tanger se fait pathétique en septembre de pluie. 

Deux titres sont déjà disponibles en vidéo, Mezzanine, angoissante satire des médias, des politiques et de notre monde en fusion, avec de nombreux collages musicaux et Danser (ne vous attendez pas à vous tortiller sous les facettes de la boîte de nuit, l’ambiance est sépulcrale « si j’étais l’inconditionnel de tes nuits sombres »). Un album expérimental, sorti le 31 mars, très créatif tant pour les musiques que les paroles naviguant entre  naturalisme et surréalisme, avec des allusions à entendre (aussi au sens de comprendre) à de multiples niveaux, un travail d’orfèvre qui peut aussi vous emporter dans Les grands espaces dès la première écoute. 

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