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Marion Roch, l’autobiographie chantée

Marion Roch (photo d'archives non créditée tirée de son site)

Marion Roch (photo d’archives non créditée tirée de son facebook)

30 mars 2023, Le Majestic, Firminy,

 

Où l’on verra comment Marion Roch, sincère et étonnante artiste, retourne une salle qui ne lui était pas forcément acquise. Jolie remontada…

C’est une tournée particulière pour notre Bisontine. Plus le moindre disque dans sa besace qui d’ailleurs ne correspondrait plus aux nouveaux titres qu’elle rode en scène. Pour l’heure, preuve hier avec cette salle clairsemée, elle n’est pas des plus connues, mais cette année sortira son nouvel album, premier des trois produits par le chanteur Renaud : la machine médiatique devrait suivre. D’ailleurs on le lui souhaite, tant la dame est séduisante, tant elle est montée sur ressorts (dans de bien belles bottes DocMartens) et vous retourne comme une crêpe.

Elle, au chant et à la guitare électrique ; Felipe Hidalgo, qui lui est fidèle depuis dix ans, au beat-box et au cajon ; François Poitou à la contrebasse : voici ce bel équipage en scène. Devant eux, une petite jauge où, à part deux gamines, c’est cheveux blancs s’ils ne sont, caprice de l’âge, peroxydés. Difficile équation pour une chanteuse qui ne rêve que de faire lever son public, d’électriser la salle. Le défi semble impossible. Elle se jure d’y arriver ; à peu de choses près, elle y arrivera.

C’est une chanteuse-slameuse-rockeuse, biberonnée à Kurt Cobain (à qui elle consacre une chanson) et à Renaud, qui ne négocie pas ses mots dont elle tire d’élégantes rimes : « J’voudrais dire comme toi / Ce que j’pense tout bas / J’voudrais être comme toi / Libre et tête de bois ».

Que nous dit donc son nouveau répertoire pas encore gravé ? Entre « je » et « tu », plus rarement « il », elle ne nous entretient vraiment que d’elle, nouvelles pages d’une biographie secouée en tous les sens du terme, sa vie n’étant pas précisément un long fleuve tranquille et son art étant des plus nerveux, comme d’impétueuses eaux : « Mon père c’est un héros / Même si j’le connais pas / Et ma mère une princesse. » Enfance et adolescence se déroulent en institution : « Je vais sortir du foyer / Un peu plus dure / Que je n’y suis rentrée ».

Elle garde intact en elle son premier métier d’éducatrice spé, et n’hésite pas à se produire à l’occasion dans ce type d’établissements. D’où elle ramène ce touchant témoignage : « C’est moi qui viens dans ton monde / Montre-moi ta jolie danse, Achille »…

Autobiographie de cette désormais mère célibataire et rares mais beaux mots d’amour, comme ce « J’en ai versé des larmes de joie / J’en ai versé des larmes de toi »…

Elle aura secoué ce public, transformé même en chorale, brillante chef de chœur qu’elle sait être. On comprendra vite que son pari sera réussi. Mais encore…

C’est la fin, mais elle a faim. Faim de toujours séduire, de pleinement convaincre, de se confier, se raconter. Assise en bord de scène avec sa guitare acoustique, rassemblant autour d’elle le public attendri, elle chante et chante encore. De belles chansons, dans une forme cette fois-ci douce, pas énervée du tout, comme cette superbe chanson, Tes hirondelles, qui évoque sa grand-mère mourante…

Et, le concert fini, on la retrouve dehors, sur le perron de la salle, à discuter en abondance avec les spectateurs, répondre à leurs questions, leur parler de son présent, de son avenir.

À son entrée en scène, ce n’était pas acquis, loin s’en faut ; à sa sortie, sûr que ce public-là se souviendra d’elle. Pour longtemps.

 

Le facebook de Marion Roch, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit d’elle, c’est là.

 

« Semaine prochaine » : Image de prévisualisation YouTube

« La Bête au ventre » : Image de prévisualisation YouTube

Une réponse à Marion Roch, l’autobiographie chantée

  1. Dim Durier 1 avril 2023 à 6 h 20 min

    Très chouette article, une belle description de la hargne, de la puissance, de la réussite à amener avec elle toutes personnes croisant sa voix, sa folie ou ses yeux. Cette obsession du contact humain malgré une timidité importante qu’elle affronte !!!
    Pour tout cela merci
    Apres y’a quand même quelques petites boulettes, pour commencer sur la prononciation qui est « rock » et non « roche », sur « la bête au ventre » également qui malgré malgré le « je » et l’histoire d’une jeune fille est comme Achille en partie inspirée de sa vie d’éduc spé et de la trilogie d’Edward Bunker dont la bête au ventre est le troisième livre ! Ce n’est en aucun cas sa vie ici malgré une interprétation et un texte qui pourrait le faire croire … apparemment

    Répondre

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