Thomas Fersen (et ses complices) se met en scène avec malice.

Thomas Fersen Photos © Christophe Raynaud de Lage

27 février 2023, Paris, l’Athénée Théâtre Louis-Jouvet.

C’est dans la grande salle de l’Athénée – Théâtre Louis Jouvet que Thomas Fersen présente un spectacle original depuis le 23 février et jusqu’au 4 mars. Les représentations seront suivies par une tournée en France de mars à mai. C’est à partir de son roman « Dieu sur Terre », entièrement écrit en octosyllabes et récemment paru aux éditions L’Iconoclaste, qu’il a choisi une partie des vers pour les articuler en un spectacle évoquant son parcours de la petite enfance à l’âge de jeune adulte.

« Mon frère, c’est Dieu sur Terre » mêle assez habillement ce texte sélectionné à quelques-unes de ses chansons parmi les plus connues. En plus de son habituel ukulélé, il est accompagné avec subtilité par le violon de Cécile Bourcier, l’accordéon de Maryll Abbas et la guitare de son complice de longue date Pierre Sangrà.

Pendant environ une heure trente, l’auteur-compositeur-interprète se balade dans un long monologue écrit en vers, tantôt parlé, tantôt chanté. Impossible de démêler les éléments réellement autobiographiques des histoires purement inventées lorsque Fersen évoque avec malice et gouaille son parcours scolaire, ses parents, ses sœurs et ce frère si parfait qui est comme Dieu sur terre.

Les éléments hétéroclites du décor (une bassine remplie d’eau, une énorme boule suspendue, un vieux fauteuil rouge de coiffeur, un grand manteau bleu foncé bordé d’hermine ou encore un chapeau gibus) sont exploités avec légèreté et humour par l’artiste très à l’aise sur scène. La mise en scène assurée par Jessica Dalle et Benjamin Lazar est efficace et reste fidèle à l’esprit du roman de Thomas Fersen.

Dès que cela est possible, le public participe en frappant des mains mais le ton de la confidence espiègle n’est pas très propice à ce genre de manifestations. En revanche et si l’on est familier de l’univers de Fersen, on trouvera quelques clés intéressantes pour la compréhension de certaines chansons de l’artiste.

Le succès est au rendez-vous et je peux dire, à l’issue de ce spectacle à mi-chemin entre le théâtre musical et le one-man-show, comme Fersen le répète souvent à la fin de ses concerts : Merci pour la bonne soirée ! Pour rester dans la ligne du roman et de la pièce, utilisons à notre tour les octosyllabes.

Thomas Fersen publie un livre / Au titre mystère, c’est « Dieu sur Terre » / Et sur une scène, l’artiste se livre / Dans un long texte écrit en vers / Et ce grand frère envahissant / Dites-nous, existe-t-il vraiment ?

En conclusion, un spectacle à voir et un bouquin à lire.
-Ghislain DEBAILLEUL

Le spectacle du Théâtre Louis Jouvet, c’est ici ; le site officiel de Thomas Fersen, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs ont déjà dit de lui, c’est là.

Thomas Fersen parle du roman « Dieu sur terre »