Barjac m’en chante : la programmation 2023 !
Sauvé dans Festivals
Tags: Barjac 2023, Nouvelles
La programmation Barjac m’en chante 2023 est dévoilée. Et c’est objectivement un grand bonheur. Parce que c’est la première signée Julie Berthon et que le public de ce festival-pas-comme-les-autres est plus que tout autre sensible à qui en concocte le menu, dirige les opérations, donne le la de ces six jours qu’on surveille comme le lait sur le feu.
Sans remonter aux temps initiaux de Barjac (sa création sous l’impulsion de Jean Vasca et d’Edouard Chaulet) , nous avons vécu longtemps les programmations de Jofroi, puis celles de Jean-Claude Barens, ce dernier dont la succession fut apaisée, créative, judicieuse et ouverte, une totale réussite sans altérer quoi que ce soit à « l’esprit Barjac » tout en enterrant à jamais cette idée de festival sectaire qui, à tort ou à raison, collait à cette manifestation. Barens, dès le début, avait annoncé qu’il ne serait à ce poste que pour six éditions, pas plus. Et nous savions qu’il désirait passer le relais à une consœur. Chose faite.
Pas dans les meilleures conditions cependant. Barjac m’en chante vit, comme bien d’autres festivals, des difficultés financières. Moins de subventions, des coûts qui comme partout augmentent… Le premier prodige de Julie Berthon est d’avoir maintenu une programmation pertinente, pétillante, curieuse, avec un même nombre de rendez-vous. Bravo.
Une fois encore, tout est bon y’a rien à jeter. Des artistes jamais vus (beaucoup de découvertes cette année, donc de coups de coeur en perspective), des retours joyeux (Sarclo, Laffaille, Dimoné, Defever, Kent…), des incidents réparés (Yoanna et Govrache, douchés par l’orage il y a deux ans), c’est un catalogue désirable dont chaque artiste est en soi un événement.
Plus que jamais, faire vivre un tel festival est un acte d’héroïsme, de résistance. Tous les vents sont contraires et malgré tout Barjac continue d’exister. Si Barjac tombe un jour, on ne peut imaginer les conséquences sur cette chanson qui est ici ardemment, passionnément défendue. Artistes et publics, il nous faut faire corps pour tous converger cet été dans cette petite commune du Gard. On sait qu’être festivalier coûte cher (abonnements, hébergement, restauration, livres et disques qu’on trouve difficilement ailleurs…), il faut que ça en vaille le coût ! Et c’est encore et toujours le cas. La chanson s’y pare de tous ses atours, de ses plus belles fragrances. Sans hésiter vous pouvez vous y abonner et, surtout, le faire savoir.
Michel Kemper
L’édito de Julie Berthon
Barjac et la chanson : une longue histoire.
Au fil des années, ce lien n’a cessé de se consolider, animé par l’infatigable envie de faire se rencontrer un public passionné et des artistes passionnants. Alors que la folie des grandeurs sévit dans bon nombre de manifestations culturelles, la festival gardois lui, n’a jamais quitté sa ligne, préférant défendre un événement à taille humaine. Et on ne saurait que trop lui donner raison aujourd’hui car – les crises successives que nous traversons nous le prouvent bien – il est désormais vital d’inverser la courbe de croissance et de mettre fin à cette courbe effrénée vers la démesure.
Le festival a également su garder son identité, restant attaché à un certain « caractère » de la chanson, exigeante et engagée, tout en s’ouvrant petit à petit à de nouvelles esthétiques. Il s’est obstiné à défendre les singularités artistiques faisant face aux aboiements toujours plus bruyants des majors qui tentent de lisser et de standardiser la scène chanson.
Barjac M’en Chante est ainsi devenu un lieu incontournable de la chanson, une référence bien au-delà de ses frontières cévenoles, et rayonne aujourd’hui à l’échelle nationale mais aussi sur une large partie des territoires francophones.
Mais ne nous y trompons pas, l’équilibre reste fragile A l’heure où l’ensemble du monde culturel doute et se questionne, la chanson n’est pas épargnée : le développement des artistes qui tentent d’inscrire leur travail dans la durée se durcit, les espaces de diffusion qui leur sont réservés se réduisent, les conditions d’accueil s’amenuisent. Dans le même temps les dotations diminuent, plongeant certaines manifestations frangines dans de grandes difficultés quand elles ont encore la chance d’exister.
Dans ce contexte difficile, je mesure ma chance de pouvoir continuer à tenir une ligne artistique hors des sentiers battus sans jamais céder à la logique marchande. Aussi longtemps que possible, il faut poursuivre avec ardeur et conviction ce chemin de crête.
C’est en m’appuyant sur ces fondations solides, sans en changer ni le format ni l’esprit, que j’ai bâti cette nouvelle édition. J’y ai simplement apporté ma sensibilité, la parsemant par petites touches de nouvelles couleurs, mêlant les générations et les styles. En invitant des artistes éclectiques, en s’ouvrant à toute la créativité qu’ils nous offrent, en restant curieux, nous continuerons à faire de Barjac un haut lieu d’expression, de liberté et de partage.
2023 sera résolument une édition « qui garde l’esprit »,
2023 sera assurément une édition « de la curiosité »,
2023 sera indéniablement une édition « passerelle ».
Je remercie celles et ceux qui m’ont donné leur confiance pour continuer à écrire l’histoire de ce beau festival ; sans oublier celles et ceux m’ayant permis, il y a plus de vingt ans, de poser pour la première fois les pieds sur ces magnifiques terres gardoises.
Je remercie la mairie de Barjac pour son soutien sans faille, les collectivités territoriales et l’ensemble de nos partenaires et mécènes.
Enfin, je salue chaleureusement l’engagement de la formidable équipe de Chant Libre, qui a su rassembler ses forces et ses compétences pour organiser nos retrouvailles et nous permettre une nouvelle fois de fêter la chanson sous la voûte étoilée du ciel barjacois.
Nous espérons que vous trouverez dans cette édition 2023 de quoi satisfaire votre gourmandise !
Bon festival à toutes et à tous !
Julie Berthon, Directrice artistique
JOUR PAR JOUR, LE PROGRAMME :
Samedi 29 juillet
21 h 30 | Espace Jean-Ferrat
Mèche (photo ci-contre)
23 h | Espace Jean-Ferrat
Thibaud Defever & le Well Quartet
Dimanche 30 juillet
15 h | Salle Jean-Louis-Trintignant
François Puyalto
17 h | Chapiteau du Pradet
Melkoni Project
18 h 30 | Chapiteau du Pradet
Jack Simard
21 h 30 | Espace Jean-Ferrat
Dimoné
23 h | Espace Jean-Ferrat
Lou Casa
Lundi 31 juillet
11h | École Publique
A quoi tu joues ?
11 h 15 | Jardin des papotages
Arthur Ribo
15 h | Salle Jean-Louis-Trintignant
Sarclo
17 h | Chapiteau du Pradet
Camille Laïly
18 h 30 | Chapiteau du Pradet
Orly (photo ci-contre)
21 h 30 | Espace Jean-Ferrat
Lula Heldt
23 h | Espace Jean-Ferrat
Vaslo
Mardi 1er août
11 h | École Publique
Drôle de marionnette
11 h 15 | Jardin des papotages
Arthur Ribo
15 h | Salle Jean-Louis-Trintignant
Gilbert Laffaille
17 h | Chapiteau du Pradet
Julia Pertuy
18 h 30 | Chapiteau du Pradet
Jérôme Pinel
21 h 30 | Espace Jean-Ferrat
Buridane (photo ci-contre)
23 h | Espace Jean-Ferrat
Batlik
Mercredi 2 août
11 h | École Publique
Mots pour Mômes
11 h 15 | Jardin des papotages
Corentin Coko
15 h | Salle Jean-Louis-Trintignant
Gilbert Laffaille
17 h | Chapiteau du Pradet
Coline Malice
18 h 30 | Chapiteau du Pradet
Julie Lagarrigue
21 h 30 | Espace Jean-Ferrat
Marion Roch
23 h | Espace Jean-Ferrat
Govrache (photo ci-contre)
Jeudi 3 août
11 h 15 | Jardin des papotages
Corentin Coko
15 h | Salle Jean-Louis-Trintignant
Christine Bretons
17 h | Chapiteau du Pradet
Petite Gueule
18 h 30 | Chapiteau du Pradet
Gyslain N
21 h 30 | Espace Jean-Ferrat
Yoanna (photo ci-contre)
23 h | Espace Jean-Ferrat
Kent
0 h 30 | Jardin des papotages
Tour de Bal
Et, bien sûr, les Rencontres de onze heures moins one, les Apéros-Thème de Midi Cèze, les Scènes ouvertes. Et l’exposition « La Chanson par l’Affiche » de Jean-Michel Tomé.
Bonjour,
Bravo pour cette belle programmation… ! Un hommage à Jacques Bertin, qui vient de prendre sa retraite scénique, est-il prévu ?
Bravo encore !
Bruno Boulais
Que vive Barjac!
Concernant Jacques Bertin sur son site (ou les disques Velen), on trouve une vidéo d’une soirée hommage à la maison de l’histoire de la chanson . Hexagone en parle dans son dernier numéro.