Makja « Tempérament »
Tempérament de révolutionnaire,
Il est venu le temps de faire mordre la poussière aux dysfonctionnements.
Le pouvoir a ses sphères,
L’écart devient grand,
Chaque an il génère le mécontentement.
Pour certains çà n’a pas l’air d’être si important,
Mais cela coûtera cher ; Pour les milieux d’affaires,
Curieux comme c’est complaisant,
L’amnésie touche aussi ceux qui se disent omniscients.
Makja
Paroles Makja, Musique MakjaMaïe Tiaré Coignard, Raphael Raymond et Cédric Bernard. Extrait de l’album « Sessions Vivantes II »
Une vidéo de Radiancy Prod, pour une chanson dédiée à tous ceux qui sont sorti(e)s du rang pour défendre nos droits.
Deuxième EP de Sessions vivantes pour Makja, avec sept titres qu’il présente sur scène avec Maïe-Tiaré Coignard au violoncelle, rencontrée à Astaffort en 2016, et Raphaël Raymond qui l’accompagne depuis les premiers concerts, au piano et à la guitare. Des sessions épurées, où le violoncelle apporte de la profondeur aux guitares brutes, presque expressionnistes, jouant dans la douceur comme en rock survolté. La musique suggère des émotions autant que les mots, simples et forts. Les chansons ont été enregistrées au studio Sphère en Dordogne, en partenariat avec l’association Voix du Sud de Francis Cabrel à Astaffort, avec les mêmes musiciens et l’on retrouve Makja, à l’écriture et à la composition, souvent avec le guitariste Guillaume Martial. Mais aussi Zoé Coussoneau, alias Zoé Simpson, pour Ces yeux de rouille, ceux de cet impuissant pantin, aux bras de bois, inapte à la rencontre, que nous avions découvert en concert, accompagnée d’un piano-toy, au Nomad à Marseille, déchirante chanson jouée ici plus rock.
Makja est tout en colère contenue, en empathie avec les humbles ou les laissés pour compte qu’il fréquente de près, dans les prisons, les hôpitaux, les écoles ou les établissements pour personnes âgées. Sa voix frémissante interpelle l’auditeur pour toutes les atteintes à l’humanité qui ne lui sont jamais étrangères. On se rappelle ce Déchire, chanté les yeux dans les yeux d’un représentant du Front National. Ici il se place au centre des astres (du désastre ?), s’imaginant en Roi soleil à l’égo gonflé, indifférent à l’autre. Toute ressemblance…. Les saveurs du passé inspirent ses créations, même si elles ont des relents d’égouts, que les fruits sont déguisés et l’orange amère, et Elle tangue, ta mémoire Papy rappelle le fameux silence des pantoufles, appel à se souvenir, à s’indigner, pour retrouver l’espoir. Des interdits naissent la révolte, l’envie de franchir l’impossible, « Nos deux mains s’emballent sans aucune permission »...
Il fait sienne aussi le Tout va bien, d’Orelsan sur une musique de Stromae, et Matthieu le Carpentier, qu’il avait reprise lors de son passage à The Voice, dont il déconstruit le rythme pour en garder seulement le deuxième degré doucement tragique : « Dors, dors / Si le monsieur dort dehors, c’est qu’il aime le bruit des voitures / S’il s’amuse à faire le mort, c’est qu’il joue avec les statues / Et si un jour il a disparu, c’est qu’il est devenu millionnaire ». Tout l’album est cri continu, appel à se redresser, à ne pas être dupe de ce monde qui nous écrase, à être vivants.
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