Linda de Suza, 1948-2022
Dire que de nombreux électeurs qui, par leur vote, aimeraient jeter à la mer ou ailleurs les clandestins, ont chez eux des disques (45 et 33 tours) de la Portugaise Teolinda Joaquina de Sousa Lança , dite Linda de Suza, qui, elle aussi clandestine, s’est installée à Paris dès 1973, avec pour seul bagage sa valise en carton. La logique voulait faire d’elle une concierge d’immeuble, le destin facétieux en fera une star de la chansonnette, invitée tire-larmes des plateaux télé, et détentrice d’un fameux record de l’édition : deux millions d’exemplaires pour son livre autobio- graphique La Valise en carton, best-seller qui sera décliné en comédie musicale puis en série télé. L’un de ses livres suivants, Je vide ma valise, racontera, lui, l’échec de cette comédie musicale.
Linda de Suza est morte, son souvenir nous revient un peu, ses disques et ouvrages vont connaître une furtive embellie aux étals des vide-greniers, puis son nom retombera dans l’oubli. Ainsi est le showbiz, qui vous fait vedette d’un moment puis vous oublie, ainsi sont ces carrières bâties sur l’émotion, sur un nombre d’apparitions télé sans rapport avec un répertoire pas plus ambitieux que ça. De la chansonnette vous dis-je, avec son lot de rêve et de mélo.
A défaut d’être une grande artiste, Linda de Suza fut cette dame digne un temps portée aux nues, carrière météore dont le métier (et Patrick Sébastien et Saint-Michel-Drucker) tenta d’en ranimer la flamme en 2005. Malgré une nouvelle exposition médiatique, malgré les tournées et croisières Age tendre avec ou sans Têtes de bois, sans le moindre album nouveau depuis plus de trente ans, la ferveur ne reprit pas, la valise ne fit plus aucun autre carton.
On oublie souvent que Linda de Souza fut l’une des rares interprètes populaires (avec Isabelle Aubret) à chanter un auteur qui, lui, ne fut hélas jamais populaire: Allain Leprest.
Son interprétation de « On n’était pas riches » mérite de ne pas etre oubliée
Elle aura au moins eu le mérite d’interpréter une chanson écrite par Allain Leprest et Jean Ferrat (On n’était pas riches)
A part ça…