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La Féline, née quelque part

 

La Féline (photo Alexandre Guirkinger)

La Féline (photo Alexandre Guirkinger)

La Féline. Ou la chance d’être née dans une ville moyenne ! Tarbes en l’occurrence. D’un album à l’autre, La Féline (Agnès Gayraud) choisit de surprendre. Après l’aérien Vie future en 2019, voici Tarbes. Un quatrième album, treize chansons qui sonnent comme un retour sur une enfance et une jeunesse au pied des Pyrénées. « Tarbes c’est le monde entier » plaide la philosophe érudite d’aujourd’hui et la chanteuse dans une préface en forme de reconnaissance éternelle. Concluant son propos précis et inscrit dans un plan de la ville par un constat : « Je ne suis plus d’ici. Depuis plus de vingt ans, je fais ma vie ailleurs. J’ai déménagé dans plusieurs endroits de France… A des centaines de kilomètres, alors qu’il est devenu pour quelques mois (pour cause de confinement NDLR) impossible d’y retourner, je pense à Tarbes, et à eux. » Des proches et des réalités à questionner cela donne un journal intime qui prend le temps de la déambulation.

LaFéline_Tarbes_VisuelAlbum« Tarbes, c’est un peu mon Texas à moi » lance La Féline. Son récit en chansons, celui d’une artiste « Née quelque part », dessine dans un parlé-chanté un paysage mental et musical. A seize ans, cette fille d’un ingénieur et d’une ouvrière d’origine espagnole joue des chansons de PJ Harvey. L’avenir sera rock ? Pas tout à fait. Plutôt couleurs folk comme tous ces artistes exilés qui évoquent leurs racines. Voilà que des années plus tard l’essayiste revient et décrit une ville, la sienne, qui a changé. Comme Le Shannon où elle avait donné en 1996 son premier concert avec une amie, Stéphanie, a laissé la place à une succursale de banque. Et ainsi de suite au fil d’une pérégrination qui conjugue les temps de la mémoire et l’espace des quartiers urbains. « Ô Tarbes, je te loue et je te chante. J’ai en moi quelques confidences qui te concernent de près. Et tu m’émeus, à force, je t’aime comme tu es. » Les voix des jeunes chanteurs du Conservatoire de Tarbes font partie du paysage (dans la chanson, Fum, écrite par Loïza Paulin). Dans une sorte de supplique, la Tarbaise demande à être enterrée au pied des Pyrénées. Où l’on y verrait une panthère.

Pas de nostalgie pourtant dans ce retour réussi au bercail. Le tableau est souvent rude et la ville natale sous le choc du changement. Comme figée. De la place de Verdun à la route de Pau ou sur le cours Gambetta. Des quais de l’Adour au cours Jean-Baptiste-Reffye. Sans oublier l’évocation d’une page sanglante d’histoire béarnaise : celle de Jeanne d’Albret, figure des guerres de religion. « Tout doit disparaître » chante encore l’universitaire. Mais tout n’est pas mort à jamais pour qui sait se souvenir. « A elles et eux, un merci grand comme une montagne ».

 

La Féline, Tarbes, Kwaidan Records 2022. Le site de La Féline, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit d’elle, c’est là.

 

« Tarbes (retourner à) » : Image de prévisualisation YouTube

Une réponse à La Féline, née quelque part

  1. babou 6 décembre 2022 à 17 h 27 min

    Dommage que la prise de son ne permette pas de comprendre les paroles dans de bonnes conditions

    Répondre

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