Romtom « Demain »

J’ai lavé mes soucis à l’alcool
Et gavé mes oublis sans calcul
Mais la mélodie reste telle quelle
C’est juste une illusion de recul
J’ai pris des congés sur ma conscience
Et laissé les sirènes chanter
Saoulé devant mon impatience
Je me suis laissé tenté

Romtom
©Cédric Peltier

Paroles et Musique Romain Thomas (Romtom). Extrait du trois titres « Voyageur, vol.3 » 2022

Après un voyage au pays des sentiments, puis au cœur de la nature, Romtom nous emmène dans une ambiance plus urbaine, entre hip-hop, jazz et néo-soul. Violon, violoncelle et trompette, et les chœurs d’Anne Bouvet, habillent l’ensemble, avec toujours la voix reconnaissable entre toutes de Romtom. 
 
Le clip est basé sur la version acoustique du titre de l’album, écouter aussi la version studio. Les paroles évoquent la nécessité de descendre au fond pour « retrouver son chemin ». L’orchestration de l’album rend cet équilibre entre ombres et lumières grâce à la batterie programmée, venue de la trap, sombre et pesante, et la guitare aux accents sud-américains. 

J’ai dit là, est un jeu de mots qui rend hommage au producteur-rappeur J Dilla (James D Yancey). Son jeu de batterie sur sa MPC, avec un groove un peu bancal, un peu ivre, justement baptisé le Dilla beat, remplaçant les samples en usage à l’époque, le rapprochent du jazz et du néo soul. Son décès à 32 ans en 2006 d’une maladie rare auto-immune sanguine ajoute au culte que lui rendent ses admirateurs. Plusieurs albums posthumes sont sortis après sa mort, dès 2006 avec des instrumentaux inédits puis avec un album rappé enregistré en 2002 mais jamais édité, finalement sorti en 2016 sous le nom de The diary. 
À partir du titre de J Dilla, She said, la chanson exprime, avec de beaux jeux sur les mots, sa démarche. Il souhaitait que l’on soit à l’écoute des sensations du corps plutôt que de l’enfermer dans la raison abstraite qui le limite : « Elle a dit ressens l’flow / Sans l’flair le sens se perd / La panse se serre / Et tout c’que tu penses ça sert à rien ».

Qui sait comment danser évoque musicalement le carnaval à la Nouvelle Orléans, tout en se moquant d’une société ou chacun donne son avis, critique l’autre sans rien savoir : « ça sermonne fanfaronne et donne des leçons / ça lance sans complexe l’explication / Et même face au vertige ça laisse aller »

Le prochain et dernier volume, le 4, sortira en février 2023