Karin Clercq, 20 ans déjà !

Karin Clerc (photos Annick Delperdange)

Louvain-la-Neuve, Ferme du Biéreau, 24 novembre 2022,

L’heure est aux commémo- rations. Début novembre, NosEnchanteurs s’invitait à l’un des concerts de Vincent Delerm mis sur pied pour célébrer les vingt ans de son premier album. Il faut croire que l’idée est dans l’air, puisque c’est à un autre anniversaire que nous avons été conviés quelques semaines plus tard. Vingt ans également. 2002 fut en effet l’année de parution du premier disque de l’artiste belge Karin Clercq. L’album s’appelait Femme X, avait été composé et réalisé par Guillaume Jouan, complice de Miossec, et allait connaître, si pas un énorme succès populaire, un retentissement suffisant que pour amener la Bruxelloise sur la route des concerts et des festivals, un peu partout en Belgique, en France ou au Québec.

Depuis, la chanteuse a poursuivi son chemin de saltimbanque, variant les activités (elle est également comédienne), multipliant les expériences et publiant 3 autres albums, le dernier en 2018 (La Boîte de Pandore). Une belle carrière qui méritait bien un coup de projecteur, avant de repartir pour vingt années supplémentaires (et plus si affinités). 

Ainsi donc a germé l’idée de deux concerts exceptionnels, l’un à Bruxelles et l’autre, deux jours plus tard, à Louvain-la-Neuve. Deux soirées avec petits plats dans les grands, cette co-production du Botanique bruxellois et de la Ferme louvaniste ayant permis d’adjoindre à l’équipe musicale habituelle un quatuor à cordes de choc. Du plaisir renforcé pour nos oreilles.

Et du plaisir, il y en aura eu à foison lors de cette belle soirée. Plaisir de savourer des chansons où le fond n’est en rien sacrifié à la forme et de (re)découvrir des paroles bien écrites, que la musique soutient et met en valeur. Plaisir de partager la joie de l’artiste d’être toujours là vingt ans après, devant un public nombreux et attentif. Plaisir de naviguer dans les rythmes et les orchestrations variées, allant du piano jazzy au rock saignant. Plaisir d’apprécier le professionnalisme d’une équipe soudée, tout au service d’une artiste aussi talentueuse que généreuse.

Le programme de la soirée est abondant et passe en revue les quatre albums de Karin Clercq, avec un accent particulier sur le premier et le dernier opus, par ailleurs les meilleurs de la courte discographie de la chanteuse. Sachez simplement que le concert a débuté par l’attendu Femme X et s’est achevé par Presque une femme. Le premier titre brosse le portrait d’une femme seule et effacée, qui ne prend vie que le soir, devant son miroir. Le second évoque les inégalités subies par celles qui n’ont pas l’heur d’être nées du côté masculin de la planète. Deux chansons qui se rejoignent par leur sensibilité et leur empathie. Des chansons narratives, comme une grande partie de son répertoire, que la chanteuse-comédienne porte sur scène avec classe et dignité. Des chansons féministes et pudiques. Des chansons qui ont un propos sans oublier de distraire. Et chance, tous les titres qui nous ont été offerts entre ces deux extrêmes étaient faits de la même étoffe !

Ce fut donc un bien bel anniversaire, prélude festif à un nouvel album annoncé en 2023. Vous n’y étiez pas ? Vous pourrez vous rattraper prochainement, puisque ces deux concerts ont été enregistrés en vue d’un disque-live. Nous n’en avons pas fini avec Karin Clercq, bien heureusement.

Le site de Karin Clercq, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit d’elle, c’est là.

« Les Petites errances » :