Barbara « À mourir pour mourir »
Sauvé dans Catherine Laugier, Hommage, L'Équipe, La Chanson du Jour, Lancer de disque
Tags: Barbara, Daphné, Laurent Viel, Les monsieur Monsieur, Lionel Dameï, Lou Casa, Mathieu Rosaz
À mourir pour mourir, je choisis l’âge tendre
Et partir pour partir, je ne veux pas attendre
Je ne veux pas attendre
J’aime mieux m’en aller du temps que je suis belle
Qu’on ne me voit jamais fanée sous ma dentelle
Fanée sous ma dentelle Et ne venez pas me dire
Qu’il est trop tôt pour mourir
Avec vos aubes plus claires
Vous pouvez vous faire lanlaire
Barbara
Paroles et Musique Barbara. Extrait de l’album « Barbara chante Barbara » 1964
Cette chanson, d’abord enregistrée en super 45 tours, est issue du premier album où Barbara chante ses propres chansons, l’album blanc à la rose rouge, où on trouve également Pierre, Le bel âge, Au bois de Saint-Amand, Paris 15 août, Nantes… C’est l’époque où elle vole quasiment la vedette à Georges Brassens dont elle fait la première partie à Bobino. Elle à 34 ans et dans sa jeunesse ne souhaite pas atteindre le grand âge « J’aime mieux m’en aller du temps que je suis belle / Qu’on ne me voit jamais fanée sous ma dentelle ». Pas sûr que ce soit encore son souhait lorsqu’elle nous quitte trop tôt, le 24 novembre 1997, à 67 ans.
À l’occasion des 25 ans de sa disparition, le Label Panthéon / Mercury/ Universal sort le 11 novembre 2022 un luxueux coffret intégral de 29 CD, (tirage limité et numéroté) comprenant sa discographie en studio – dont 48 titres rares issus des masters des albums originaux (dont 15 nouvelles versions alternatives inédites) - et en concerts, du Théâtre des Capucines en 1963 à Châtelet 1993, en passant par Bobino, l’Olympia, Pantin, le Zénith de Lily Passion, dont une trentaine de titre rares ou inédits. Le tout dans un coffret (Box-set) luxueux illustré et texturé par Marc Duran, peintre dans la lignée de l’Art brut contemporain.
Sortent également, toujours illustrées par Marc Duran, des versions plus abordables, spécial 25ème anniversaire, les 50 plus belles chansons, le Best of 2 LP (22 chansons), et aussi le Best Of vinyle de 10 titres.
Les précédentes publications ont été rééditées pour cette occasion : l’Intégrale 22 CD de 2016, la boîte cloche de 12 CD studio de 1964 à 1996 (2010), Pantin 81 pour la première fois en 3 vinyles LP de 32 titres, d’un tirage limité et numéroté.
Rappelons qu’est sorti récemment sous le label EPM « Dix fleurs d’amour », de Daphné, deuxième album de titres rares de Barbara (à l’exception de Vienne et Nantes), dix ans après Treize chansons de Barbara, des titres plus célèbres, dont l’interprétation est reconnue comme ayant fait date. La nouvelle cuvée, de l’émouvante Je ne sais pas dire (Je t’aime) à Sans bagages, en passant par Toi l’homme, d’une sensualité torride, développe dix nuances de sentiments et de sensations d’amour. Deux duos avec François Morel (Fleurs de méninges) et La ligne droite avec Thibaud Defever, qui a la redoutable charge de succéder à Moustaki sont deux bijoux. Un régal, et une autre façon de rendre hommage à Barbara. On apprécie particulièrement que Daphné fasse de ces chansons des créations personnelles d’une grande séduction, dont on redécouvre la modernité, alors qu’elles ont été majoritairement écrites dans les années soixante.
Barbara n’a cessé d’inspirer à sa suite des interprètes qui traitent ses chansons comme une matière vivante, un condensé d’humanité. Ceux qui l’adoptent comme sœur d’âme, Mathieu Rosaz, qui a débuté en 1998 avec un concert hommage à Barbara, avant de lui consacrer deux albums tellement habités, tellement justes en 2002 et 2013, Laurent Viel et son récent spectacle Chante Barbara, après celui de 2014, où il apporte sa propre personnalité, Lou Casa en symbiose totale avec Barbara, Lionel Damei (Monsieur Barbara) dont les chansons répondent à celles de Barbara tant qu’on a du mal à les distinguer les unes des autres, Les Monsieur Monsieur avec leur spectacle Ni Brel ni Barbara qui interroge la façon de chanter les chansons des autres. Citons encore François Puyalto, Nicolas Fraissinet, Pomme, Odile Frison et Alain Withier… ou même la jeune chanteuse de jazz américaine Cécile McLorin Salvant. On n’a pas fini de chanter Barbara !
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