Lise Martin a reçu la force des forêts
15 octobre, festival Liberté et Chansons à Aussevielle (64),
Lorsqu’elle apparait dans la lumière de la scène, on sent bien qu’il va se passer quelque chose. Son chant s’élève plus lumineux encore. On pourrait se contenter d’être fasciné et se laisser porter dans les méandres de sa voix superbe et de la musique envoutante ; on aurait alors traversé un bon moment, savouré un plaisir convenu. Bref, l’artiste aurait « fait son job », que demander de plus ?
Mais l’artiste, c’est Lise Martin.
Tout est là, dans ce partage : « Quand je suis venue donner ce que j’avais / En retour j’ai reçu la force des forêts ». L’apparente modestie du don s’enrichit pour donner davantage. La générosité de Lise ne s’exprime pas en décibels ou en pléthore de chansons interminables mais plus subtilement en humanité.
Elle parle de la vie avec des mots simples, élégamment agencés pour les rendre poétiques et percutants et c’est sa vie qui devient notre vie. Le soin qu’elle apporte à l’écriture de ses chansons nous les rend familières. Elles sont joliment construites, avec le plus souvent un refrain qui entre dans nos mémoires et nous fait penser et pas seulement rêver.
Lise Martin assure la continuité de la chanson. Oserais-je dire chanson française/canal historique ? Oui, je l’ai dit, car même lorsqu’elle chante un titre en anglais ou qu’elle traduit Léonard Cohen, c’est de la chanson construite à la manière de notre culture, sans prétention ostentatoire mais avec toute ses ressources sensibles.
Deux soirs en octobre, j’ai apprécié la version sobre, à L’établi, à Mirepeix avec Simon Chouf à la guitare, mettant en évidence la beauté des textes et des mélodies, puis la version à quatre, à Aussevielle. Lise était toujours fort bien accompagnée dans une belle ambiance, par Simon et aussi par Marie Tournemouly au violoncelle coloré et Ugo Guari à la batterie vivante et sage. Le public du festival Liberté et Chansons d’Aussevielle (64), exigeant, habitué à une qualité sans faille, n’a pas été déçu et son président, Jacques Ferret peut être fier de ses choix : Lise Martin tient sa place parmi celles et ceux qui l’ont précédée, Michèle Bernard, Véronique Pestel, Rémo Gary, Frédéric Bobin, Éric Frasiak… pour n’en citer que quelques-uns.
Tous ces artistes qui inscrivent leur nom dans la pérennité prouvent que la chanson, même écrasée par les leurres du divertissement médiatisé, n’est pas morte.
Le site de Lise Martin, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit d’elle, c’est là.
Contact : Association Osâmes, 4 rue Sauval, 75001 Paris. Mel : osames.asso@gmail.com.
« Barge » :
« Dansons (jusqu’au bout de l’amour) » (Leonard Cohen) :
« Si quelque chose craque » audio :
Si elle a reçu la force des forêts, elle est assez généreuse pour nous la partager par son concert. Puis ses enregistrements !