Jacques Brel « Le dernier repas »
(…) Et je ne garderai
Pour habiller mon âme
Que l’idée d’un rosier
Et qu’un prénom de femme
Puis je regarderai
Le haut de ma colline
Qui danse, qui se devine
Qui finit par sombrer
Et dans l’odeur des fleurs
Qui bientôt s’éteindra
Je sais que j’aurai peur
Une dernière fois.
Jacques Brel
Paroles et Musique Jacques Brel. Extrait de l’album « Jacques Brel » 1964
Après six albums parus chez Philips de 1954 à 1968, ce troisième album chez Barclay paraît en 1964, sans titre à l’origine. Il comprend notamment Mathilde, sous le nom duquel on le désigne généralement, Jef, Les bonbons, Au suivant… Jacques Brel a trente-cinq ans et il pense déjà à la mort. Un sujet récurrent – comme chez Brassens – qu’il traite déjà en 1959 (La mort), en 1961 (Le moribond), la plus célèbre, où il lui fait un pied de nez… On peut certes lui reprocher de faire passer « ses » femmes, ces « drôlesses » dont il fût « maître et roi (…) ou qui furent mes maîtresses » après son âne, ses poules, ses oies et ses vaches… C’est pour cela que j’ai retenu le dernier couplet et son aveu final !
Jacques Brel est décédé le 9 octobre 1978.
La version enregistrée en Suisse romande ne comprend pas le premier couplet, elle est chantée plus lentement, voire avec plus d’émotion que la version de l’album. Elle est suivie d’un court entretien un peu guindé, où Brel se montre modeste, estimant qu’il fait un travail moins difficile que les travailleurs manuels, parle de tendresse plutôt que d’amour, exprime sa combativité et son indépendance et se dit chanteur plus que poète : « Je fais des chansons »…
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