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Coko, le bel oiseau et ses chansons d’amour

 

Coko (photo collection personnelle Coko)

Coko (photo collection personnelle Coko)

Une fois encore, disons-le : c’est en imaginant de tels « objets », si beaux, si précieux, que le CD poursuivra sa route et trouvera des acheteurs, les préférant et de loin aux téléchargements de son qui souvent se perdent dans le trou noir de nos ordinateurs.

Donc, Coko, Un nom d’oiseau, tel est le titre de cet album qu’on met longtemps avant de glisser dans le lecteur, le temps d’admirer et de feuilleter ce quasi livre si bien conçu. On peut ne connaître Coko (Corentin Coko) que pour ses chansons militantes (c’est à lui qu’on doit ce récent disque sur La Commune produit par Les Ogres de Barback) : il y a de quoi, il vit à Béziers, et pour vivre en cette ville il faut savoir résister de toutes son âme. Voici un autre versant : le Coko qui enchante les sentiments, « des mots pour [la] dire belle ». Et c’est peu dire que c’est agréable, que ces mots qui dansent, léger, entrent bien en nous, que de telles mélodies se retiennent.

Le support de tels mots sont les sons, toutes ces sonorités faisant appel à une ribambelle d’instruments, tant que c’en est jeu de tous les deviner : on échoue d’ailleurs à ce jeu car, passe l’ukulélé ou le bendir qui nous sont familiers, comment imaginer le caxixi ou le charley, le cornet ou la machine à écrire, et pire et mieux encore les mâchoires d’âne, la caisse d’amandes, la feuille de papier ? Rien qu’à lui seul (avec quelques autres musiciens tout de même), pour ça et pour des tas de choses, Coko est un coffret aux trésors, une malle aux découvertes. Autant qu’un cœur qui s’ouvre… Certes il n’a pas tout à fait la voix qu’on imagine de celle de chanteur aux sirupeuses ritournelles, aux éternels je t’aime qui font se pâmer les jeunes filles. Par défaut il trouve d’autres mots, d’autres formules qui vont à merveille au personnage, de belles sincérités, de superbes confessions. Même quand il chante T’es grosse en duo avec Agnès Bihl : « Je ne cherch’ pas à te vexer / Je dis ça pour te rendre service / Quand on a un corps comm’ le tien / C’est du gâchis d’pas en prendr’ soin / Est-c’ que tu fais de l’exercice ? » (là, je me retiens de divulgâcher, mais la fin justifie l’embonpoint). Certes, Coko est un rien plus romantique avec Mèche, autre duo : « Comm’ j’aimerais, juste une fois / Entre tes bras, entre tes rêves / Comm’ j’aimerais dormir chez toi / Juste une nuit, fut-elle brève ».

309283736_765749721469951_8672895781754459779_nVingt titres, la plupart des digressions sur le mot amour, comme ce magnifique Dis papa (tu l’aimes comment ?) dont le seul titre résume le contenu ou presque… Jusqu’à ce moment qu’on dit être le plus beau : « Mais qu’est-ce que j’ai fait comme connerie ? / Pourquoi tant d’gens devant la mairie ? / … »

Des tas de rythmes comme autant de propositions, autant de chansons, de textes, de mots doux, d’autres incongrus. Oui, j’insiste : ce Coko-là est un ravissement. Je ne vais pas vous détailler par le menu toutes les chansons, toutes les situations, vous avez qu’à acheter ce disque dont la chanson peut être fière : c’est pas tous les jours qu’on a ça à se mettre sous l’oreille et sous le regard.

 

Coko, Un nom d’oiseau, Sur l’air de rien/EPM, 2022. Le site de Coko, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit de lui, c’est là.

Pour commander ce disque, c’est ici.

« Des mots pour te dire belle » : Image de prévisualisation YouTube

« Bouteille à la terre » : Image de prévisualisation YouTube

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