Mademoiselle K « Garçon bleu »

Il tenait la joie dans ses mains
jonglait avec peur de rien
Il avait ce petit air frais
jusqu’à mon visage qui soufflait
Il avait une couleur à ses cheveux
comme une aquarelle peinte en bleu
j’me demandais s’il était vrai
s’il était pas sorti de mon rêve
Il regardait les gens dans les yeux
En aimant tout jusqu’au fond d’eux

Mademoiselle K 

Texte et Musique Katerine Geriak. Monotitre 2022

Mademoiselle K, c’est un groupe de rock, Katerine Geriak autrice, compositrice, guitariste, bassiste, et chanteuse, Peter Combard aux guitares et basse, Colin Russeil à la batterie, compositeurs et arrangeurs, Simon Quenea et Pierre Cheguillaume les réalisateurs et arrangeurs. Avec sur cet album Julia Pertuy, autrice compositrice, pianiste violoncelliste. Le premier album, Ça me vexe, date de 2006. Depuis 2015 ils s’auto produisent sous le label Kravache. 

C’est une chanson qui s’est imposée seule, un peu mystérieuse, de l’ordre du rêve ou du fantasme, et qui réconforte comme un souffle de fraîcheur, ponctuée de la batterie rebondissante de Colin Russeil qui nous fait trépigner d’impatience !

Nous avions laissé Katerine  Sous les brûlures en 2017, « l’incandescence intacte / derrière le mur la solution s’efface / en vérité nos vérités ont tant de visages / en vérité j’ai l’ dos qui tremble de porter toute ma rage », révoltée, la voix déchirée – mais toujours dans ce cadre apaisant de la plage – et mélancolique dans On s’est laissé : « C’est déchirant / Cette fulgurance de l’amour « avec quelque chose de Mélissmell dans ce rock vengeur, encore plus flagrant dans le titre Crève de son album Ça me vexe, en 2006. Quant à la chanson Maman X Y, elle est dès 2008 de la même veine que celles de Barbara Weldens du Grand H de l’Homme. Le rock fulgurant en plus !

La hungry dirty baby de 2015, écoutez RU Swimming revient cinq ans plus tard comme apaisée, ayant assumé ses douleurs et ses ruptures. Écoutez la bouleversante Plus le cœur à ça de son dernier album qui assure la transition.

Pourtant le titre publié en juin, Chloroforme, démarre sur de sombres questionnements : « Est-ce que je m’endors / Sur cette idée de mort / De tombe qui attend mon corps ? / Est-ce qu’il faut que je m’endorme / Sur cette idée morne / D’être un flacon de chloroforme ? ». Mais s’envole très vite dans les distorsions de guitare vers « plus de bruit, pour un peu moins de soucis ». Le nouvel album sera disponible le 14 octobre. Et oui, le rock fait encore de la résistance et aux questions « Est-ce que j’suis finie (…) Est-ce que j’ai tout dit ? » on répond non… On attend Katerine.