Spa 2022. Grand Corps Malade, le slam, c’est son fort
Francofolies de Spa, 23 juillet 2022,
C’est ce soir au tour du roi du slam d’occuper la grande scène des Francos de Spa. Une place qu’il n’a certes pas usurpée, tant Grand Corps Malade – vous aviez deviné de qui il était question – est devenu immensément populaire, sans pourtant jamais galvauder son talent. Chapeau bas, à une époque où les grands espaces sont squattés par des artistes dont le but premier est de faire bouger le public, que d’ainsi porter haut le drapeau de la langue française et des textes à écouter davantage que la musique qui les porte.
Sans en dévoiler trop, sachez juste que le concept de la soirée est de nous emmener en promenade dans le cerveau du chanteur. Pour nous entraîner dans ce délire, un petit film est projeté en début du show, mettant en scène deux visiteurs de l’intimité de l’artiste. Malheureusement pour lui, le public de Spa n’a pas été à même d’en apprécier le sel, la faute au soleil qui brillait encore de mille éclats et empêchait la vision correcte de l’écran géant. Le problème de la transposition sur des scènes ouvertes de spectacles conçus pour les salles…
Cela n’empêchera toutefois nullement de goûter pleinement la suite de la prestation. En ce qui concerne les titres nouveaux, le dernier album de l’artiste, le féministe Mesdames, est évidemment à l’honneur. Celui-ci étant constitué de duos, des vidéos de la partie féminine des chansons ont été réalisées, afin de pallier l’évidente absence des partenaires. Ces duos virtuels, dont on aurait pu craindre l’artificialité, fonctionnent très bien, l’illusion étant parfaite. Suzane, Louane ou Kimberose sont donc là ce soir, par écran interposé, et récoltent leur lot d’applaudissements bien réels.
Entouré du fidèle Feedback aux percussions, de Benoît Simon à la guitare et de Mosimann aux claviers et chœurs (par ailleurs compositeur de toutes les musiques du dernier album), Grand Corps Malade va nous charmer de sa voix unique durant une bonne heure et demi. Est-ce encore du slam, vu l’importance que prend la musique dans son show ? N’est-on pas plutôt face à un chanteur adepte du parler-chanter ? Qu’importe la dénomination, seul compte le résultat : un spectacle à la mise en scène bien pensée, permettant à l’artiste de dévoiler ses talents de comédien et alternant les moments d’émotions et de réflexion. Le public venu en masse écoute avec attention, chante spontanément sur les tubes (pas besoin de Camille Lellouche sur son Mais je t’aime), rit de bon cœur à ses facéties et repart plus intelligent qu’à son arrivée.
Quiconque a déjà applaudi Grand Corps Malade sait combien cet artiste est une plume respectable et un showman impressionnant, bien que ses déplacements soient très limités par la force des choses. Le mot « charisme » semble en réalité avoir été inventé pour lui. Son nouveau spectacle en est une nouvelle et implacable démonstration. Vous voulez (vous) offrir une bonne soirée ? C’est assurément un maître-achat.
N.B. : le voir en concert vous permettra en outre de comprendre le titre de cet article. Une bonne raison de plus.
Plus tôt dans la journée…
Dans cette belle après-midi ensoleillée, c’est avec joie que le public spadois a retrouvé le chanteur belgo-rwandais Jali. L’artiste avait connu son heure de gloire en 2011, avec le titre Espanola, qui fut un véritable tube dans le plat pays. « Ah bon, c’est lui qui chante ça ??? », a-t-il d’ailleurs commenté avec humour avant de nous l’interpréter. Son retour scénique a déclenché un flot de bonne humeur, tant l’homme est drôle et sympathique et sa pop-folk colorée, qu’il nous a offerte dans un simple habit de guitare-solo, agréable et rafraîchissante. Le spritz de la chanson belge !
Le site de Grand Corps Malade, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs en a déjà dit, c’est là.
Le facebook de Jali, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit de lui, c’est là.
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