Spa 2022. Catastrophe, que du bonheur !
Francofolies de Spa, 21 juillet 2022
C’est probablement le concert le plus original de cette édition 2022 du festival. Un ravissement pour les yeux, les oreilles et l’esprit. Un spectacle rondement mené, parfaitement rôdé (déjà 150 dates au compteur !) mais qui a su pourtant garder la fraîcheur et la spontanéité des premières fois.
Eux, c’est le groupe Catastrophe. Cinq hommes (un guitariste, un batteur, un claviériste, un percussionniste et un chanteur) et une femme (chanteuse-danseuse et parolière). Et pour faire bonne mesure, vous ajoutez un danseur et une danseuse. Le tout évolue dans un univers à la Jacques Demy, tant cela rivalise de chants, de rythmes, de danses, de couleurs et de légèreté. De la pop éclatante et éclatée, qui ose le too much, fait briller les yeux, battre des mains et libère les pieds. D’ailleurs, devant tant de fougue et de talent, même la pluie penaude a dû battre en retraite, pour ne plus revenir du reste de la journée.
Leur spectacle s’ancre autour de leur excellent disque Gong, paru en 2020. Des chansons joyeuses dans la forme, pas forcément optimistes pour le fond. Dans leur transposition scénique, c’est toutefois le bonheur qui ressort vainqueur, le sourire de la troupe s’avérant irrésistiblement contagieux. Leur musique est un joyeux melting-pot de sons et d’ambiances évoquant la grande variété des seventies. Michel Fugain et Michel Legrand ne sont jamais loin, alors qu’un titre comme Party in my pussy rappelle Queen. Comptez également une bonne dose de rythmes brésiliens et une sauce funky pour corser le tout. Et en cerise capiteuse sur le gâteau, une reprise endiablée, débutée comme un chant sacré, du Smalltown Boy des Bronski Beat, qui permet de mesurer l’ampleur des talents vocaux du chanteur et de la chanteuse.
Le concert s’achève en feu d’artifice sur le titre Encore. Une chanson de partage, où chaque membre du groupe y va de son couplet. Dont la formule finale semble être un manifeste du groupe : « Bouge ton corps encore et encore ». Inutile de préciser que le public ne s’est pas fait prier.
MAIS AUSSI
Glauque, le côté obscur
Il y a parfois des transitions difficiles à vivre. Enchaîner la musique colorée de Catastrophe avec le sombre univers de Glauque en est un bel exemple. La formation belge a le vent en poupe (le groupe que le monde entier attendait, avait titré les Inrocks en 2019, c’est dire !) et propose de l’électro-rap dépressif sur des musiques industrielles oppressantes. C’est certes puissant mais aussi un peu répétitif, le chant et la gestuelle minimaliste du chanteur, guère ouvert dans son attitude, ne permettant pas par ailleurs une large variété d’ambiance. Admettons toutefois que le cœur n’y était pas trop pour ma part. Rendez-vous manqué, on se retrouvera une prochaine fois.
Le site de Catastrophe, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs en a déjà dit, c’est là. Le site de Glauque, c’est ici.
Catastrophe , live au Mogador mai 2022
Glauque, Plan large avril 2022
Commentaires récents