IAM, le talent old school

IAM photos ©Pol de Groeve

Bruxelles, Arena 5, 15 juillet 2022

Le groupe IAM, 33 ans de carrière au compteur, est devenu une institution. Ses membres ont été parmi les pionniers du rap français et, aux côtés de MC Solar, ont assurément permis son ouverture au grand public et sa reconnaissance par le métier et les médias mainstream. La formation a en outre toujours bénéficié d’une image positive pour son discours social, quand l’autre pilier d’origine, NTM, incarnait le côté sauvage et prétendument dangereux de cette musique.

En 2022, le groupe est toujours d’attaque, productif (son nouvel album Rimes essentielles est paru en 2021) et populaire. Bien sûr, bien que leur style musical soit le plus apprécié auprès de la jeunesse actuelle, ces vétérans du rap ont aujourd’hui un public composé essentiellement de quadras. Comme les vieux rockers, qui n’attirent plus qu’un public d’un âge certain (quel ado, en supposant qu’il en ait les moyens financiers, va applaudir les Rolling Stones ?). La foule venue nombreuse ce soir faire la fête avec IAM est donc clairement là pour revivre les heures fougueuses de son adolescence. Comme elle en a toutefois gardé suffisamment sous le coude que pour s’enflammer tout au long du spectacle impeccable qui lui a été offert, la soirée n’a finalement pas eu d’âge.

IAM sur scène en 2022, ce sont les inamovibles Akhenaton et Shurin’k au chant, Kephren et Saïd Radjiabou aux chœurs, tandis que la partie musicale est assurée par Kheops aux platines, assistés dans cette tâche par deux renforts (platine et synthé). Du rap comme jadis, sans musiciens à la batterie ou à la basse pour accompagner. La formule a fait ses preuves, la machine est parfaitement rodée, y’a plus qu’à.

Y’a plus qu’à établir une setlist mêlant présent et passé, avec suffisamment de titres issus des deux derniers disques pour que le concert ne soit pas passéiste, et une grosse poignée de morceaux issus de leur album le plus célèbre, L’Ecole du micro d’argent (1997 déjà), pour que le public soit aux anges.

Y’a plus qu’à laisser les deux chanteurs principaux mener le show, avec aisance et métier. Deux artistes complémentaires, Akhenaton étant aussi posé que Shurin’k est démonstratif. On reste épaté par la gestuelle de ce dernier, impeccablement précise, tandis que le premier, tout sourire, assure le contact avec le public, par ses interventions entre deux morceaux.

Y’a plus qu’à se laisser emporter par le rythme, sauter, s’accroupir et danser, chanter en chœur sur les moments-clés des classiques du groupe (Nés sous la même étoile, Petit frère, Samouraï…), frissonner de plaisir en entendant l’intro de la Marche impériale qui annonce leur Empire du côté obscur et s’amuser de les voir brandir leurs simili-épées laser, hurler sa joie sur leur tube Je danse le Mia, s’émouvoir sur le grandiose Demain c’est loin qui clôture le concert…

Y’a plus qu’à repartir avec la pêche des grands soirs et se dire que le rap conserve bien, tant les chanteurs que leurs spectateurs.

Le site de IAM, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs en a déjà dit, c’est là. Prochain concert le 7 août au Foreztival à Trelins, autres dates sur leur site. 

Nés sous la même étoile