Julien Bensé « La vérité »
Des femmes, t’en es revenu, t’en as soupé
Et dans les rues, tu t’es vautré comme un lézard, Zarathoustra
Comme un Jésus mais sans papa
Tu l’as bien cherché, tu l’as bien cherché, tu l’as bien cherché, bien cherché
Dans les pamphlets, sous les collines, dans les temples et dans la cyprine
Dans le cosmos, dans les abysses, et dans Patmos et dans ta pisse
Tu l’as bien cherché, tu l’as bien cherché, tu l’as bien cherché, bien cherché mais
La Vérité… Tu la connais
Julien Bensé
Paroles et Musique Julien Bensé. Extrait de l’album « L’Odyssée » 2019
Après ce Printemps qui nous explosait à la gueule en 2014, « la somme de vos erreurs, la somme de vos errements », comme un écho à celui de Daniel Darc, né en mai, Bensé « le juif à tête nue » revenait avec tout un album qui puise chez les philosophes intemporels et dans la mythologie matière à ses réflexions et réponses à ses interrogations. Julien Bensenior y navigue dans une folk électro lyrique où sa voix vaporeuse nous fait planer sur des sujets difficiles, de l’alpha à l’oméga de la vie. Il y accouche le monde « J’étais un rocher entouré d’écumes (…) quand j’étais une île » en des paroles à la poésie mystérieuse. Il se voit Tomber « Je me suis vu lancer des signes d’aujourd’hui vers hier ». Et qui est Claire dans le noir ?
Cette Odyssée voyage de la Corse, avec la plus descriptive de ses chansons, Poggio, jusqu’aux Météores, d’un lyrisme extatique, comme un tableau de Matisse ou de Puvis de Chavannes : « Nous mourrons sous les météores / Avec ma femme et mon chat / Et nos deux âmes et nos deux corps / Iront nourrir les lilas / Une pluie fine de gouttes d’or /Tombera sous le mimosa ». Cheminant entre philosophie, nature et sciences, cherchant la solution de « Pâques, Nasca, Gizeh » dans la poésie des Mathématiques. Ses spéculations sur la place de l’humanité « Je me continue dans la transe inconsciente des bipèdes priapes » se dissolvent dans Des nœuds, de la soie et du vent. Et l’éternité de la vie que visent les chercheurs de Palo Alto nous paraissent plus ressortir du cauchemar : « Au diable la mort, à Dieu loi de Moore / Adieu le Bon Dieu, à nous deux Le Grand Style ».
Une rêverie savante et d’une rare poésie, non dénuée d’humour et d’autodérision, dans laquelle il fait bon de se replonger dans des temps d’avenirs plus qu’incertains. Et de La Vérité, qui est la somme du bien et du mal, seul doit-on retenir « Laisse toi aller, laisse toi aimer »…
Et maintenant, que fait Bensé ? On l’a vu en Italie, sur la Côte d’azur, à Paris au Café de la danse et en Bretagne à Dinard aux Roches Brunes avec son frère Jil is lucky, ou dans son jardin… À suivre sur facebook ou Instagram.
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