François Staal « Minuit »

(…) Minuit dans les jardins du bien, du mal
Est ce la musique de fin ? Je ne n’entends plus les aubes
Je n’écoute plus tes yeux.
Ou seulement ce soir, encore un peu, ma belle.
Hemingway, Serge et Morrison
Dans ces folies de nuit, détruits au Four Roses
Minuit, la planète s’affaire, et moi au bar du cinq étoiles je m’enterre, avec les habitués, on désespère
Minuit, quand nos espoirs s’éveillent, les veines ouvertes sur l’alcool, nos âmes caracolent
Nos cœurs ensemble se retrouvent
Ancrés dans les étoiles
Nos mains serrées sur les verres
Et la braise qui nous consume,
On se console, on se consomme ma belle, on se console (…)

François Staal 

Paroles et Musique François Staal. Extrait de l’album « L’humaine beauté » 2021

Sur les images de Sandrine Marano, il a lui-même mis en scène les Comédiens/Musiciens : Raphaël Dausse (basse-batterie) Aurore Daniel  et Caroline Sommer pour cette vidéo qui évoque le lien et le vécu difficile des créateurs et de leur dépendance à l’alcool,  Jim Harrison, Serge Gainsbourg, Amy Winehouse, Verlaine, Baudelaire, Janis Joplin…

« J’ai essayé par cette musique et avec les paroles d’approcher, d’effleurer ce désordre, ce glissement de l’esprit et des émotions, de le rendre un peu palpable, et d’atteindre sa profonde et nonchalante douleur, son attrait destructeur et plaisant, sa folie impossible. »

Compositeur de musique de film – acoustique, électronique, symphonique -, il est aussi poète (son auteur de prédilection est Baudelaire, dont il met en musique l’Invitation au voyage) avec le recueil paru en 2022 aux Éditions du Renard apprivoisé, simplement baptisé Poésies. Et auteur-compositeur interprète depuis 2001.
François Staal publie en décembre 2021 son septième album de chanson poétique rock. 

« L’humaine beauté » est un album de treize titres, dont deux belles reprises, Avec le temps de Ferré et La nuit je mens, de Bashung, qui confirment la tonalité de l’album. Ce qui ne nous empêche pas de préférer ses propres chansons, beau voyage au pays de la Beauté, à l’invite de Baudelaire*. Bréhat qui rappelle des souvenirs d’enfance est lyrique, Céline doux et brûlant, double la mise, en version orchestrale, comme en piano, en une confidence plus intime. Ce qu’il y a de beau, comme le nom l’indique. Et C’est maintenant est un merci à la vie, acceptée telle qu’elle est. Deux titres sont partagés en deux très beaux duos, le diabolique Lance les dés avec CharlElie Couture, l’émouvante Tous frères avec Nina Morato. Ready pour y croire qui ouvre l’album est une plainte très rock, prière d’un militant qui veut encore croire à la beauté de la nature humaine, malgré tout. « Ready pour l’espoir ! »

(*) « Là, tout n’est qu’ordre et beauté / Luxe, calme et volupté. » La citation rend bien compte de cet album habité et inspiré qui nous confirme dans l’idée que rock et poésie font bon ménage.