Entre 2 Caisses nous salue bien. Une dernière fois !

Entre 2 Caisses : leur ultime concert à Barjac (photo Anne-Marie Panigada)

Il n’était quand même pas question de partir comme cela, après le fameux concert d’adieu donné au festival estival de Barjac (dans le Gard) en 2021 ! Donc voici un ultime cadeau du groupe vocal et instrumental Entre 2 Caisses. Sous la forme d’une compilation de 43 chansons. Depuis 1997, année de leurs débuts officiels sur scène, les compères barytons ont eu le loisir -et pour nous le plaisir- de se faire remarquer au fil des ans sur nombre de scènes et d’offrir à l’occasion huit albums souvenirs. Michel Kemper (NosEnchanteurs) retrace toute l’histoire par le menu (souvent en lisant la carte des vins) dans le livret accompagnant la compilation : depuis le pari de lancer un nouveau groupe dans un anonyme pub de… Dublin, jusqu’à la décision de l’arrêt en 2019 ; décision qui ne pourra se concrétiser que plus tard, pandémie oblige.

Ciao et merci s’écoute comme un hommage à un beau métier. Celui de chantiste, vocable désuet prélevé au Moyen-Age, remis dans l’air du temps par le Suisse Sarclo et adopté par Entre 2 Caisses comme carte de visite. Merci, notamment, aux nombreux auteurs et compositeurs (hormis les membres du groupe) qui ont contribué au répertoire et que reprend cette compilation. D’Allain Leprest à Loïc Lantoine ou Gérard Morel qui leur a écrit Y en a qui chantent, du sur mesure figurant parmi les deux inédits figurant sur les deux CD (l’autre étant L’éclusier de jacques Brel). De l’ancien (comme les reprises de chansons écrites par l’acteur Francis Blanche sur des airs de musique classique, L’herbe tendre de Gainsbourg, le Clodi-Clodo de Claude Nougaro) et du plus récent. Réuni à l’origine pour célébrer le genre festif et collectif de la chanson de marins, le groupe n’a cessé de diversifier son répertoire. Le tout grâce à une recette éprouvée : toute décision devait être prise à l’unanimité. Sans oublier de célébrer les bords de mer. Quatre voix pour un groupe que Michel Kemper inscrit d’emblée dans le sillon des Frères Jacques et des Quatre Barbus.

On risquerait d’oublier les pépites de chansons qui nous rassemblent, pas si loufoques que cela, qu’ont laissé ces collectifs. Merci à Entre 2 Caisses d’avoir honoré et recréé cet héritage. A l’image encore de la reprise à leur façon, par exemple, d’Anne Sylvestre (Une sorcière comme les autres). Ou encore d’une fameuse course poursuite existentielle imaginée par Ricet Barrier dans son 300 millions en notre for interne. Il faut saluer encore dans la sélection de 43 titres, des extraits de la dernière création, en 2016, d’Entre 2 Caisses, Sous la peau des filles. « Leur audace grivoise, mâtinée de tendresse à peine dissimulée, me touche, moi, féministe convaincue » a dit de ce spectacle trop vite oublié au dire des Entre 2 Caisses eux-mêmes, une des inspiratrices Leïla Cukierman (théâtre Antoine Vitez d’Ivry-sur-Seine). Les chantistes ont donc aussi chanté ce que la femme chante.

Alors Entre 2 Caisses qu’était-ce à dire ? A chacune et chacun de le dire, après écoute de cette compilation de titres, en public et en studio, résumant leur quart de siècle. Le choix de leur nom de scène a toujours laissé place à diverses interprétations sinon improvisations. La relève est assurée nous confient-ils. Ils ont été en quelque sorte un maillon fort d’une longue chaîne. Avec une mention spéciale pour davantage de groupes féminins, mais pas que, qui se forment désormais. Quatre gars (cinq au départ), Dominique Bouchery, Bruno Martins, Jean-Michel Mouron, Gilles Raymond, qui poursuivent de leurs côtés désormais leurs vies d’artistes. On ne se refait pas ! Dans l’espace « Entre 2 Caisses » y’a de la place pour s’appuyer !

On commande ce double CD en cliquant ici.

Entre 2 Caisses, Ciao et merci. Compilation, EPM 2022. Le site d’Entre 2 Caisses, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit d’eux, c’est là.

« Je pète au lit » :

« Tous les proverbes » :