Gaëtan Roussel, la mélodie du bonheur
Liège, Caserne Fonck, 29 avril 2022,
Le noir se fait dans la salle abondamment remplie. Sur la scène à peine éclairée, un guitariste entame en solo la mélodie de la chanson-titre du dernier album de la vedette du jour, Est-ce que tu sais ? La voix du chanteur se fait alors entendre, mais où est-il ? Il faut quelques secondes pour réagir : Gaëtan Roussel, armé de son micro et d’une lampe de poche, est en train de remonter le cours de l’assistance pour atteindre la scène, prenant un bain de foule au sein de ses admirateurs aux anges. Une entrée en matière qui en dit long sur le désir de l’artiste de renouer avec son public, après cette trop longue période de repos forcé. Il nous dira d’ailleurs à maintes reprises durant la soirée sa joie d’être là et son plaisir de voir nos sourires rayonnants, enfin libérés du masque.
La recette du sourire, elle est en réalité fort simple : un équipage de musiciens aguerris, un light-show efficace et un son parfait, des chansons irrésistiblement entraînantes, un chanteur charismatique. Comme les ingrédients étaient tous réunis ce soir-là, le concert sera en tous points parfait.
Pour ce tour de chant 2022, Gaëtan Roussel s’est donc entouré du meilleur. La scène s’orne de 6 points d’interrogation retournés, rappelant le visuel de son dernier disque, qui se pareront de diverses couleurs au fil du concert. Classieux. Travail remarquable aussi de l’équipe-son, qui jamais ne noie la voix du chanteur sous un déluge de décibels, comme c’est trop souvent le cas dans les concerts rock. Les musiciens ? Une équipe ramassée (exit les choristes des tournées précédentes), jeune et performante : Paul Pavillon à la guitare, Julia Jérosme aux claviers, Nicolas Musset à la batterie et Bastien Burger à la basse. Des partenaires talentueux et affichant une belle complicité.
La set-list est évidemment imparable, alternant les morceaux dansants et les moments plus doux, prenant même le risque de faire retomber l’ambiance par des chansons moins faciles d’accès (le doublé Matrice et J’envisage de Bashung). Le nouvel album est bien sûr mis en valeur, dont sont extraits Je me jette à ton cou, La Colère ou le magnifique Les matins difficiles au refrain délicatement épuré (Indispensable l’envie / Redoutable le temps). Les succès des précédents disques-solo du chanteur ne sont toutefois pas oubliées (Hope, Dis-moi encore que tu m’aimes, Help myself en final…), ainsi que ses deux populaires duos (Il y a et Je vous trouve un charme fou), qu’il a cependant dû interpréter seul, Vanessa Paradis et Hoshi n’étant pas disponibles. Enfin, incontournable, Louise attaque fera son apparition à 6 reprises, en particulier pour un quarté qui mettra définitivement le feu à la salle : Les nuits parisiennes, Léa, Ton invitation et J’t’emmène au vent.
Ce répertoire en béton ne serait rien s’il n’était interprété avec fougue et enthousiasme par un Gaëtan Roussel plus expansif que jamais, qui n’hésite pas à charrier le public liégeois en le comparant à celui du concert bruxellois de la veille. La participation de l’assistance est constamment sollicitée, que ce soit pour danser, lever les mains ou chanter en chœur. Ce serait d’ailleurs le seul bémol à apporter à la prestation, cette ambiance « Club Med » amenant trop souvent à rallonger les morceaux de manière exagérée, au détriment de l’impact émotionnel attendu.
Vendredi soir fut donc frappé du sceau du plaisir. Celui d’un artiste épanoui, maître de son art, roi de la mélodie, partageur et généreux. Celui d’un public sous le charme, enthousiaste et prêt à la fête. Ces deux-là étaient faits pour se rencontrer.
Le site de Gaëtan Roussel, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit de lui, c’est là.
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