Gianmaria Testa « Plage du Prophète »
Gianmaria Testa (17 octobre 1958 – 30 mars 2016)
Poème de Jean-Claude Izzo dit et mis en musique par Gianmaria Testa. Extrait de l’album « La valse d’un jour (Il walzer de un giorno) » 2001
Le 26 janvier 2000 Jean-Claude Izzo, le journaliste, poète et écrivain marseillais d’origine italienne par son père et espagnol par sa mère, auteur de la mythique trilogie marseillaise de Série Noire, dont le premier volet s’intitule Total Kéops, décédait prématurément à 54 ans d’un cancer. Son héros Fabio Montale, policier déclassé, poète, humaniste, amateur de beauté, son alter ego, est emblématique de Marseille, où se situe l’action des romans. Il reste une référence tant pour les marseillais que pour les italiens. Il avait donné son dernier poème, écrit le 7 janvier, à son ami Testa.
En 2000 Testa coproduit La valse d’un jour avec Nicole Courtois Higelin (sa productrice depuis 1994), enregistré en Italie, avec le poète, guitariste, arrangeur Pier Mario Giovannone. Le livre-disque paraît en Italie, en Allemagne, en France, en Espagne et ailleurs en Europe entre 2001 et 2002 aux Éditions Le chant du monde. Treize chansons, cinq poèmes dont en final ce très beau texte d’Izzo en hommage à son ami récemment décédé. Il y parle d’amour, de beauté, d’aéroplane à voile, de mongolfière, d’automobile… de voyage.
L’origine du nom de la Plage du Prophète, dont la digue, créée en 1894 sur la corniche pour construire un port, a finalement abouti à une plage de sable, est controversée. C’est peut être le cargo éponyme, à voiles et à vapeur, construit à Sète en 1852, qui transportait des marchandises entre Marseille, le Maroc et à l’Algérie, et faisait souvent escale à la plage voisine du Roucas qui lui a donné son nom. Ou bien le baryton Jean-Vital Jammes dit Ismaël, du nom d’une traverse dominant la corniche à cet endroit, mort en 1893 et célèbre pour son interprétation de l’Opéra Le prophète de Meyerbeer. Qui ne parle pas d’Orient mais de Hollande et d’Allemagne, avec la vie d’un chef protestant anabaptiste au XVIeme siècle, Jean de Leyde dit Le roi de Sion, d’après une œuvre de Voltaire.
Quoi qu’il en soit, ces histoires d’amitiés, de musique, d’amour, de liberté, de rêves et de voyages où se croisent les gens et les paysages de la Mare Nostrum, la Méditerranée, résonnent d’une beauté éternelle dans le poème d’Izzo rapporté par Testa avec tant de douceur, nous rappelant que tous les humains sont des voyageurs « portant leurs pas vers le soleil couchant ».
Le poète-chanteur – et chef de gare – Gianmaria Testa est lui-même décédé d’un cancer le 30 mars 2016 à 57 ans.
La finale du Prix Gianmaria Testa a lieu ce mardi 20 avril à la Fonderie Limone à Turin.
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