Nour « Laisse couler »
Laisser couler
Essorer la serpillère Délaver l’eau des rivières Sortir le pus du bouton Presser le jus du citron
Essuyer la cyprine,
Laisser suinter les toxines Nourrir les plaintes carnivores Dégorger la viande du mort
Bouillir l’encre noire du sang, Dérober l’air arrogant, Dégrafer les pinces des fesses Cirer son cri de détresse Détresse
Gonfler les poches des yeux Libérer les vannes des vœux Décloisonner l’eau du nez Dératiser ses ratés
Laisse, laisse, laisse, laisse, laisse laisser s’écouler
Relâcher les os du doute
Et nourrir au grain les croûtes Retourner le vide-ordure Rouvrir le corset des clôtures
Nour
Paroles et Musique Nour Azzam. Extrait de l’album « L’élégance des mots crus » 2022, à paraître
Après un premier extrait, l’Impulsive, Nour nous donne cette chanson résiliente et surréaliste qui justifie à elle seule le titre de l’album. Chanson liquide où tous les maux se prennent aux mots dans un délire particulièrement inventif, se percutent et s’inversent, où tout coule et s’écoule et s’écroule, pour finalement d’un coup de pied violent remonter à la surface « Laisser déborder la crue / Et l’avaler toute crue (…) Et te laisser couler dans le naufrage ».
La vidéo est un montage inventif réalisé par l’artiste elle-même de films et animations sans paroles où se croisent Méliès, Chaplin et Tex Avery, dans un ballet de fluides où le diable danse, la femme se fait ondulante arachnide, les nageurs coulent, les boxeurs tombent et Buster Keaton supporte, impassible, les aléas de la vie.
L’album paraît le 25 mars 2022, après avoir été présenté le 4 mars au Forum Léo Ferré. Nour sera le 19 mars au Festival Voix de fête à Genève avec Meimuna et Pascal Rinaldi.
En attendant, si vous avez vu ou revu sur Arte le beau film Marie Curie et la lumière bleue, disponible du 8 au 14 mars et rediffusé le 24 mars à 13 : 35, vous aurez pu reconnaître la voix de Nour interprétant la chanson du film, qui figure dans l’album « Après l’orage » 2017.
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