Avec des chansons sur mesure Isa refait le monde de Zaz

Zaz (photo de presse non créditée)

La quarantaine franchie Zaz (Isabelle Geffroy) baisse le ton. Pour son cinquième album la voilà qui conjugue l’intime et des sentiments aussi bons que nécessaires en ces temps. L’artiste entrée en solo en fanfare jadis avec le titre Je veux réussit à faire oublier un temps cette Zaz tonitruante, en se présentant à la fois sensible et citoyenne. Le temps d’un confinement l’artiste hypersensible en mal de changer le monde a pris le temps de mieux se connaître. L’interprète a convoqué une pléiade d’auteurs et compositeurs chargés de traduire ce changement de climat intérieur en chansons sur mesure. Avec, en tête des contributions Barcella (Mathieu Ladevèze). Pour le son, Zaz-Isa a travaillé avec le réalisateur néerlandais Reyn qui l’a invitée dans sa chapelle-studio aux Pays-Bas. Dans ce cadre et depuis son propre home studio Zaz a enregistré de nombreux sons organiques, avec sa bouche, son corps, travaillant également sa voix. Quasiment en douceur.

L’intime donc avec deux titres plus particulièrement . Ce que tu es dans ma vie, une chanson dédiée à sa belle-fille. « Ce que l’on est l’une pour l’autre / Ça brille / Et si c’était çà la famille ? ». Un peu plus loin dans l’album voici Comme tu voudras faisant écho au quotidien de son père « Je ne sais pas tout ce qu’il faudra qu’on s’apprenne /…Mais je serai là / C’est comme tu voudras. »

Figure d’humanité le monde des oiseaux est très présent dans les textes de cet album invitant à prendre de la hauteur et à changer. Tout là-haut traduit ce besoin d’envol pour regarder le monde d’un œil neuf. « A faire une escale tout là-haut /…On sait pourquoi on existe ». Dans cette lignée restauratrice, thérapeutique, se placent des titres comme Les jours heureux, Imagine, un titre diffusé dès l’été dernier. Où Zaz et ses auteurs-compositeurs s’inquiètent de l’état du monde et de la transmission aux nouvelles générations. Avec son frère est une reprise du groupe des frangins de Volo consacrée aux migrants.

La suite de cet autoportrait fruit de bouleversement personnel raconte une femme de couleurs vivesqui veut vivre, rire, libre. Le propos prend de l’ampleur avec un titre Le jardin des larmes chanté en duo avec Till Lindemann (le chanteur à la voix grave du groupe métal allemand Rammstein. Ou encore cet étonnant Chant des grives du belge Noé Preszow, dédié à celles et ceux qui ont soif de vivre, au-delà des épreuves. Reconnectée en quelque sorte à elle-même, selon sa présentation, Zaz-Isa donne rendez-vous à celles et ceux qui souhaitent transformer les colères, pour se retrouver réunis « Pour l’amour, la tendresse et le reste »  Beau programme !

Zaz, Isa. Parlophone/Warner 2022. Le site de Zaz, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit d’elle, c’est là. En tournée le 6 avril à Bar-le-Duc, le 7 à Annecy, le 9 à Strasbourg, le 10 à Vichy, les 16 et 17 à Paris salle Pleyel, le 23 à Nantes, le 25 à Bordeaux…

« Comme tu voudras » :

« Les jours heureux » :