Angéline, l’effeuillage et les feuillages
« Tout commencerait comme une fable / Nos vies / Comme châteaux de sable / S’appliqueraient / A chaque instant / A offrir leurs vestiges au vent… »
Encore une qui, pas née de la dernière rosée, arrive sans crier gare dans la chanson, s’essaye à des scènes et nous sort, sans tapage, un premier album ma foi très séduisant. Elle c’est Angéline, domiciliée dans le Loiret, dont nous ne savons rien, sinon cette belle et douce voix qui donne le volume idéal à ses propres compositions, textes et musiques. Auquel s’adjoint, parmi d’autres, Emmanuel Le Poulichet, pianiste, arrangeur et compositeur connu dans le milieu de la chanson lyonnaise : c’est avec lui qu’elle se produit en concert.
Ce premier album, Feuillage, dont le visuel n’est autre qu’une œuvre picturale de la chanteuse, assortie d’une étonnante typo, est gourmand de quatorze titres.
Certaines chansons (comme A vos marques) trahissent leur possible adaptation scénique, par leur conduite quasi théâtrale. D’autres sont proches d’une chanson trad : il est vrai que l’accordéon (et la voix) s’y prêtent bien.
Il y là une fraîcheur réjouissante qui lutine et taquine les mots : « Les mots c’est du vent / C’est de l’air / Léger, léger, léger / Légèrement amer ». Un mot amène une idée, qui en amène une autre, un vers… tout ça construit une chanson qu’on aime fredonner avec ou sans son auteure. Des mots-émotions qui s’empilent et font face : de ceux grappillés au souffle, à la lumière, aux éléments : « Bâtisseurs d’instants / Raconteurs de vent / Faiseurs de poussières / Qu’il est beau / Pourtant / D’être / Simplement / Ce grain d’éphémère ».
C’est une chanson populaire qui en a tous les ressorts, même la fantaisie, et surtout l’émotion… C’est un disque accompli, plaisant, qui peut revenir souvent sur votre platine qui ne demandera pas mieux.
Angéline, Feuillage, autoproduit/EPM 2021. Le facebook d’Angéline, c’est ici.
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