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Maurad Mancer, l’ode à Zelda

Maurad et Ellioot Mancer (photo non créditée)

Maurad et Elliot Mancer (photo non créditée)

« Chansons françaises mêlant pudeur et humour caustique » lit-on ici et là, sur la toile, en guise de présentation de Maurad Mancer, qui va enfin (la pandémie l’en avait empêché) présenter son nouvel album ce mois de février à Marseille. Quatorze titres de belle facture, dans la tradition de la chanson française, disons de Caradec à Renaud. Des titres que Maurad a dans son carquois depuis longtemps. Et d’autres plus récents, qui ont décidé de cet enregistrement : qui nous évoque la disparition de Zelda, sa fille de seize ans (dans la vidéo ci-dessous avec ses frère et père). Le Bon voyage, c’est pour elle. D’ailleurs ce titre, en guitares et violons, n’est que musical et c’est la voix de Zelda qu’on y entend, pour que celle-ci soit fixée : fasse que ce disque laser soit éternel. « Je t’apporte des fleurs blanches / Piquées dans le champ d’à côté / Presque tous les dimanches / Quand j’arrive à me lever ».

C’est dire si, du premier au dernier titre, l’émotion caractérise ce disque. Qui n’en est pas moins aussi un album, avec une grande diversité de thèmes abordés, des chansons bien foutues. Faites de mélancolies, de sourires, de colères, de revendications. Avec des portraits : celui de Blanche, qui s’ennuie, celui de Petit Jojo, qui part (au sens d’éjaculer) trop vite, celui de vieux « devant les miroirs / [qui] se font peur à voir »… Mais quand même, c’est la mort, cette mort qui revient sans cesse, qui rouvre le play.

X70190-MAURAD_3Après moult péripéties et bien autant de voyages, Maurad Mancer a posé un beau jour ses valises à Marseille. C’est là et pas avant qu’il devient chanteur et fait naître un premier album, La Vie en rosse, en 2003, où déjà il appuyait de sa plume là où ça fait mal : sa chanson-titre ne parlait-elle pas du sort des immigrés tandis que d’autres nous évoquaient l’intégrisme ou les SDF. Sur Chorus, Stéphanie Thonnet écrivait alors « Lorsque ce clown triste fait de l’esprit, c’est toujours au service de ses convictions humaines et citoyennes ».

Là, forcément, Maurad a moins l’espace de développer de telles convictions. Mais le fait quand même, ici dans le tragique d’une guerre, le désespoir d’un exil bien trop loin des nuits de Chine, là dans le rire quand il manifeste avec pour slogan « faudrait tous qu’on soit égaux, surtout moi ».

Ça nous fait certes un disque sans vraiment de joie, mais un disque beau, puissant, où plane la mort sur presque tous les titres. Mais qui nous révèle, si nous ne le connaissions pas, un auteur-compositeur-interprète discret mais important, sensible, touchant.

 

Maurad Mancer, Elliot Mancer, Bon voyage…, autoproduit 2021. Le site de Maurad Mancer, c’est ici. Pour commander cet album : chèque de 17 euros port compris à Maurad Mancer, 14 rue des dominicaines 13001 Marseille.

Concert de présentation de cet album le vendredi 25 février 2022 à 19 heures, au Centre musical Hyperion, 2bis avenue Maréchal-Foch à 13004 Marseille.

Écoute, ici, de cet album sur Bandcamp.

Zelda, Elliot et Maurad Mancer  « Le Bar de la rince » en 2010 Image de prévisualisation YouTube

« Les vieux » clip 2022 Image de prévisualisation YouTube

Mise à jour vidéos 10 février 2024

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