Axel Bauer « Ici Londres »

Les gorilles bananent l’archevêque
Le Vatican doit faire avec
Et la Valkyrie nous tamponne
Si l’on en croit radio London
La girafe est dans les nuages
Les yeux brouillés par le carnage
Le serpent nous tire les sonnettes
L’facteur s’endort sous nos f’nêtres
Ici radio Londres (Ici Londres)
On est armé pour vous faire de l’ombre
Ici radio Londres (Ici Londres)
En d’autres temps on était plus résistant

Axel Bauer

Paroles Boris Bergman, Musique Axel Bauer. Extrait de l’album « Radio Londres », 2022 à paraître.

Après le choc de C’est malin, premier titre de l’album à paraître en mai, que nous vous présentions en novembre, voici la chanson-titre de ce disque dédié au père d’Axel Bauer, Franck Bauer qui fut le dernier speaker de Radio Londres et dont on entend la voix parlée, réenregistrée il y a quelques années, répéter Les français parlent aux français. Des phrases que le jeune homme d’alors, parti à Londres en 1940, devenu  membre des Forces Françaises Libres, puis détaché par Maurice Schumann à Radio Londres, prononçait  à chaque émission dès 1941. En parallèle Franck Bauer était musicien de jazz, jouait du piano, de la batterie. Après la guerre il a été secrétaire général de la Comédie Française, professeur d’Université,… et fondateur de Festival de Jazz. C’est à ce père résistant, musicien, passionné d’Arts et de Lettres, décédé en 2018 à 99 ans, qu’ Axel Bauer veut rendre hommage dans cet album. 

Boris Bergman, d’origine russe ashkénaze, né à Londres en 1944 de parents qui y avaient fui les persécutions, est forcément très sensible à cette époque. Ses mots à double sens sont des faux messages qui évoquent tant les années Radio Londres que notre époque « En d’autre temps on était plus résistant », et pose la question de ce qu’on a fait de notre liberté. L’ensemble est une chanson rock pleine de sens et d’émotion qui touche au plus profond…

La belle réalisation est de François Poggio, également à la guitare, la voie féminine est celle d’Erica Simeone. Avec Raphaël Chassin aux percussions et Marcello Giuliani à la basse.