Martin Mabz « Passivement héroïques »
Passivement héroïques
La nature tranquille
Des biches dansent sur la plage
En pyjama d’enfants sages
Y’a comme un hic
Et des dauphins visitent Venise
Passivement héroïques
À l’allure tranquille
On réépluche la grande histoire
Martin Mabz
Paroles et Musique Martin Mabz. Extrait de l’album « Déconfiture » 2021.
Écrite pendant le premier confinement, la chanson a été enregistrée et mise en images animées par Martin Mabz par des dessins stylisés très justes et suggestifs, avec inclusion de vidéos du net (la biche a été filmée par Anthony Martin).
Il a suffi de quelques semaines de confinement, où l’humain jouait le rôle de l’animal en cage, pour qu’il puisse observer ce que serait la nature sans lui, et le faire réfléchir à l’avenir. Les animaux respirent, « passivement héroïques ». « Moins de cargo, plus d’escargots », se met à espérer l’humain. C’est aussi le message de cette chanson enregistrée en trio à distance, On n’y retournera pas, cinquantième et dernier enregistrement de la série de concerts donnés en streaming en 2020, « Une oreille à bord », sur une orchestration très jazz, Nicolas Delorme au saxo et à la trompette, Guillaume Mongens à la contrebasse. « On rentrera plus dans un moule ». Pourtant dans le monde d’après rien ne semble avoir changé, semblant donner raison aux auspices de mauvaises augures qui murmuraient, ce sera pareil, en pire…
L’album, entièrement élaboré en solo dans son home studio, est déjà disponible sur les plateformes d’écoute, douze titres pleins d’(auto) dérision et d’interrogations, dont certains flirtent avec le rap, avec ce flow dialogué sur « Enfermés pour bonne conduite ». Un album concept qui évoque avec la fantaisie qui lui est propre le confinement, les mesures absurdes qui l’ont accompagné, l’avenir compromis du monde, le tout dans l’environnement musical riche qu’on lui connaît, piano, mélodica, cuivres, cordes, ça swingue un max. C’est à sa fille qu’il s’adresse à multiples reprises dans « En attendant la prochaine fin du monde » ou, en métaphores surprenantes et rythmées, sur Brise-glace.
« Quand nous irons zoner / Nous cueillerons des poignées de mains ». Un programme tout à fait réjouissant dont on se demande ce qu’attendent les candidat.e.s à gouverner notre beau (?) pays pour le promouvoir et surtout l’appliquer. « Hier encore j’ai refait le monde », lui a dit son petit doigt… « Je fais une diète d’opinion, un régime d’idées ». Un monde qui interagit sur la vie intime, ce qu’il rend dans le titre Toi, moi et le monde, chanté avec son épouse Marge Mer Gran qui assure les voix et chœurs féminins de l’album. Qui se termine par une note d’humour finale, sans laquelle la vie ne serait pas supportable, avec Bonheur Malheur.
Les 27, 28 et 29 janvier la pièce « Le vernissage du fou » avec Jeanne Béziers du Théâtre du Maquis, mise en scène Pierre Béziers, musique de Martin Mabz sera jouée au Théâtre de l’Ouvre-Boîte à Aix-en-Provence.
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