Les Yeux dla tête, remède absolu à la morosité !

Les Yeux dla tête (photo d’archives Le Turk)

On a une Bonne nouvelle pour vous ! Oui, on ne va pas se priver d’un jeu de mots sur le titre de l’album, puisque, effectivement c’en est une très bonne, de nouvelle… On a parlé des Yeux dla tête sur NosEnchanteurs dès 2012 pour leur deuxième opus, et déjà était mis en avant la belle variété de leur univers, les textes aux p’tits oignons et leur énergie phénoménale. Cette recette est toujours au goût du jour pour le 6^ème album, où le groupe nous régale de chansons toutes plus endiablées les unes que les autres, s’inspirant avec bonheur de rythmes autant balkanisants que swing ou sud-américains, en passant par des ambiances gypsy, hip-hop, et j’en oublie, c’est vous dire le talent et la diversité !

Venant tous d’horizons différents, et le groupe ayant évolué au long des années, les influences musicales sont donc nombreuses et donnent un album d’une incroyable densité, s’ancrant sans doute aucun sur une chanson française festive de qualité, dans la lignée des Ogres de Barback ou La Rue Kétanou ! Point commun avec ces groupes, dont ils ont fait dans le temps les premières parties : leurs musiques sont irrésistibles, vous ne pourrez les écouter sans vous mettre à danser vous aussi… et avantage certain sur la plupart des « festifs », la voix et les textes sont clairement mis en avant, nous pouvons en comprendre chaque mot et les apprécier à leur juste valeur !

Voici des chansons qui font appel au meilleur de nous-mêmes, à ce besoin de solidarité et de partage pour être Ensemble sur le même chemin « Quand on ne fait plus qu’un malgré nos différences », qui prennent des accents de révolte avec Laisse-moi chanter,  ou d’envie de fuir, de partir loin de ce monde avec En vacances… On le devine, l’appel du large, le besoin de sortir du rang, qui est aussi une marque du rock français alternatif, se retrouve là avec Je ne marche pas droit, comme celle de se moquer du monde moderne et de ses réseaux ! C’est très présent dans cet album, où on fait défiler les écrans, où on scrolle, dès Bonne nouvelle, la chanson éponyme, « En quatre lignes maximum je m’informe », puis dans Like me dont le fameux pouce bleu aide à savoir « qui je suis », et enfin dans Ohlala, quand l’amour fou naît d’un profil Tinder…

L’amour encore, et une allusion aux forêts qui disparaissent, à l’eau qui se raréfie, avec Sous la canopée, « Allons nous perdre dans la forêt / Tant qu’il en existe encore ». L’amour toujours, celui que le musicien chanteur sur les routes ne s’autorise pas à vivre « M’en veux pas / Si je n’sais que chanter » jusqu’à ce que ça le rattrape quand « Loin de toi, j’ai presque peur / De passer à côté du bonheur » dans les retrouvailles fiévreuses de Mourir sur scène… A force de tournées, l’amitié en prend aussi un coup dans l’aile, « Jamais là quand il faut, jamais à l’heure / On cavale sur les routes, toujours la tête ailleurs », hommage à Mes amis auxquels on pense d’un peu trop loin… Un coup d’œil sur leurs nombreuses dates outre-Rhin après le lancement de l’album en octobre dernier au Cabaret Sauvage expliquera peut-être la chanson sur Hambourg, cette grande ville au nord de l’Allemagne, où le groupe tourne énormément et avec succès depuis des années.

Vivement donc qu’ils reviennent (bientôt) en France et qu’on puisse à notre tour les retrouver sur scène, leur lieu de prédilection ! En attendant, ce dernier album est définitivement une délicieuse Bonne nouvelle, une ordonnance bienvenue en ces temps moroses, à déguster sans modération…

Les Yeux dla tête, Bonne nouvelle, L’Autre distribution 2021. Le site des Yeux dla tête, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs en a déjà dit, c’est là. Toutes les dates de la tournée à retrouver ici ou sur leur page Facebook.

« Ensemble » :

« Laisse-moi chanter » :