Debout sur le Zinc, des mecs plus ultras

Debout sur le zinc (photos Annick Delperdange)

Ottignies-LLN, La Ferme du Biéreau, 11 novembre 2021,

A peine leur dixième (et très réussi) album-studio dans les bacs, Debout sur le Zinc reprend la route pour une tournée qui s’annonce triomphale. Faisons-en l’augure, tant le concert qu’il nous a été donné d’apprécier dans la magnifique salle de la Ferme du Biéreau fut une totale réussite.

Lorsque l’on pénètre dans les lieux, s’offrent à nos regards, en fond de scène, des rideaux ornés du visuel de leur nouvel opus, un enchevêtrement multicolore de racines (ou de branches ?), et un plancher jonché d’instruments. C’est que les six membres de DSLZ, vêtus de couleur différente en un ensemble chatoyant, – Simon Mimoun, Romain Sassigneux, Cédric Ermolieff, Olivier Sulpice, Thomas Benoît et Chadi Chouman – ont plus d’une corde à leur arc. Jugez plutôt : guitare, banjo, mandoline, ukulélé, batterie et percussions diverses, violon, contrebasse, clarinette, trombone, hélicon, trompette, clavier, flûte, biniou…, et on en oublie peut-être, tous seront de la partie, pour un concert tonitruant au son parfait, chaque instrument étant audible sans que l’ensemble ne vienne jamais couvrir la voix des chanteurs. C’est malheureusement trop rare pour qu’on ne le souligne pas : chapeau bas à l’équipe technique !

Cette abondance de sonorités va de pair avec la variété des ambiances musicales déployées, du rock pur jus à la biguine antillaise, en passant par une marche, du country ou une valse, avec emprunts bigarrés à la musique manouche ou arabo-andalouse. Impossible de rester de marbre face à un tel déferlement et le public aux anges ne se fera pas prier pour chanter, danser ou taper dans les mains. Un concert de DSLZ est irrésistiblement festif, qu’on se le dise !

Le spectacle est l’occasion de découvrir les nouveaux titres du groupe, qui prennent une avantageuse ampleur sur scène. Début en douceur avec Un orage, L’importance de l’hiver et Reste là, montée en puissance avec Le yin et le yang (et une première occasion de demander au public de faire les chœurs) et Passe me voir, premier sommet avec Du balai et la chaloupée W. Chansons nouvelles peut-être, mais que le public adopte d’emblée.

Et Simon Mimoun d’annoncer alors que le moment était venu de jouer quelques vieux morceaux, déclenchant un torrent d’enthousiasme (« Je ne sais pas comment je dois le prendre », réagit le chanteur dans un sourire). Poil aux yeux, L’invisible et L’arbre raviront donc les fans, comme plus tard la mélancolique Valse misère laissera planer un ange d’émotion.

La déflagration finale restait encore à venir. D’abord leur nouveau titre Plus rien à perdre, à la mélodie imparable, chantée en chœur par la salle en délire. Qui fera ensuite la fête aux grands classiques du groupe La Pantomime, Les Voisins et Les Moutons (repris de A à Z par la salle). Pour calmer ce public insatiable, en ultimes rappels, une version a capella de Rester debout et une Déclaration endiablée ne seront pas de trop…

Ce soir, Debout sur le Zinc nous a présenté le nec plus ultra en matière de concert : visuel soigné, enchaînement parfait des ambiances, complicité et chaleur, tant entre les membres du groupe (dont aucun ne tire la couverture à lui !) qu’avec l’assistance enthousiaste, richesse musicale et intelligence des paroles… Que des qualités, alors ? Ben oui.

EN GUISE D’APERITIF

C’est le belge Antoine Armedan qui a eu le redoutable privilège d’ouvrir la soirée. Un chanteur extrêmement sympathique, qui a su nouer aisément contact avec le public qui, pour la plus grande part, ne le connaissait ni d’Eve ni d’Adam. Il nous a offert de jolies chansons pleines d’optimisme, accompagné de sa seule guitare et d’une bande enregistrée intermittente. Des chansons qui rappellent JJ Godman, Pascal Obispo, Christophe Maé ou Renan Luce. Rien de déshonorant, bien sûr, mais on souhaiterait un univers plus affirmé.

Le site de DSLZ, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit d’eux, c’est là.

Le site d’Antoine Armedan, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit de lui, c’est là.

Debout sur le zinc « Passe me voir » :

Antoine Armedan « Danser sous le pluie » :