Prix Moustaki 2021 : le sacre de Vaslo !
Chaque édition du Moustaki (ce fut la onzième) est en soi une aventure, expédition dans l’inconnu. Bien malin qui peut en pronostiquer les résultats : même les bookmakers s’y sont cassé les dents depuis des lustres à parier sur ce concours à nul autre pareil. Soyons francs : chacun de nous supputait la victoire d’un célèbre praticien des goguettes, que son hyperactivité confinée avait opportunément mis au premier plan. Bernique, ce ne fut pas lui ! Ni la Suissesse survitaminée qu’on aime tant à NosEnchanteurs, persuadés que nous étions qu’elle les surclasserait tous de son talent qu’elle a grand.
Car rien n’est ici écrit à l’avance, tout se joue sur place. Sur deux chansons et un clip votre carrière peut basculer.
On sait le principe : des tonnes de postulants (plus de deux cent), un premier tri puis deux séances d’écoute d’où sont retenus vingt-deux candidats. Là le jury intervient et en retient sept. Qui se produisent lors de la fameuse et dangereuse finale. Bon, là, ils étaient six, un des candidats ayant opportunément chuté en bicyclette : une enquête est en cours pour déterminer qui de ses six autres concurrents est celui qui lui a crevé les pneus.
On ne va pas vous faire languir et pis du reste vous connaissez déjà le résultat : même si je persiste à dire que Phanee de Pool était de loin la meilleure, c’est Vaslo qui s’impose sur tous les tableaux, gagnant haut la main tant le prix du jury que celui du public : c’est manifeste, incontestable. Bravo !
La cérémonie avait commencé d’une étrange façon, par Ferno, un candidat insolite, comme une faille spatio-temporelle, une variété-disco incongrue venue des années Juvet-Cloclo : un concours de circonstance l’avait amené jusqu’à nous, pour ce qu’on retiendra comme une surprenante mise en bouche. Les sélectionneurs sont un rien facétieux.
Cérémonie certes présidée par Gauvain Sers et parrainée par les deux Stéphanois de Terrenoire, mais surtout présentée par l’ami Lucas Rocher, par ailleurs chanteur. Redoutable présentateur que celui-ci, qui crut bon de rappeler aux candidats la présence dans la salle et dans le jury du « redoutable critique » Michel Kemper, les incitant ainsi à la prudence. Il me faut donc être à la hauteur de cette fichue réputation. Merci monsieur Rocher !
Ma plume ne sera pas pour autant tatillonne. A écouter le CD de Vaslo, je peux comprendre le choix du jury et de la salle. Mais, en présentiel, il me faut bien plus que deux titres pour que mes oreilles se calent sur la bonne fréquence et décryptent des paroles peu audibles à mon ouïe. Ça m’est rédhibitoire.
Pas ce problème avec Phanee de Pool : claire, nette, précise, enthousiasmante dès les premiers mots, les primes notes avec une présence en scène, une aisance qu’on lui envie. Phanee, si tu me lis, réserve-moi une place à ton prochain concert !
Ma surprise fut cependant Seemone, une dame qui certes n’a pas la voix de Céline Dion, mais nous emporte par ses chansons. Ce fut ce soir-là la seule représentante d’une grande tradition de la chanson, ses textes auraient pu être chantés par Reggiani : ils sont du même tonneau, de belle facture et, ma foi, de superbe émotion. Nous reviendrons prochainement sur son album.
Ma plume ne tergiversera pas non plus sur la qualité d’organisation de ce Prix Moustaki. Un tel résultat ne relevant pas du pur hasard, qu’il me soit permis ici de saluer le talent de Vincenot et de Cadet, et de toute leur équipe. Saluer aussi ce Prix Moustaki qui, à sa façon et quel que soit mon ressenti du moment, est un des baromètres les plus fiables, les plus pertinents de l’état de la chanson.
Les candidats en lice étaient Ferno, Fil de nerfs, Valentin Vander, Vaslo, Phanee de Pool et Seemone. Ainsi que le malheureux Johnny Jane dont le dérailleur a semble-t-il déraillé.
Le site du Prix Moustaki, c’est ici ; l’album photos du Moustaki de Vincent Capraro, c’est là.
Commentaires récents