Christophe Artannes « Saturne »
Il préside aux choses du temps
Il porte un joli nom, Saturne
Mais c’est un dieu fort inquiétant
Il porte un joli nom, Saturne
Mais c’est un dieu fort inquiétant
Pour se désennuyer un peu
Il joue à bousculer les roses
Le temps tue le temps comme il peut
Christophe Artannes
Paroles et Musique Georges Brassens. Inédit discographique. Original extrait de l’album Brassens, dit « Les copains d’abord », 1964
C’est une des chansons les plus reprises et aimées de Brassens, qui allie à une veine poétique digne des poètes de le Renaissance, la thématique du temps qui passe, l’une des plus universellement chantées, et une rare délicatesse et subtilité d’écriture. Avec un hommage, rare lui aussi, à une femme aux cheveux blancs, « Toi qui a dû payer la gabelle / Un grain de sel dans tes cheveux », avec tendresse « Viens effeuiller la marguerite / De l’été de la Saint-Martin / Je sais par cœur toutes tes grâces ». Avec cette jolie chute peu attendue « Et la petite pisseuse d’en face peut bien aller se rhabiller ».
Si le temps « joue à bousculer les roses », Brassens s’intéresse aussi aux fleurs d’automne , n’oublions pas qu’il a vécu longtemps auprès de Jeanne, celle qui est mère universelle, à laquelle il dédie cette si belle chanson du même nom, en 1962 dans l’album Trompettes de la renommée. En 1954 une chanson plus légère, comme une fable, célébrait déjà La cane de Jeanne…
Donc après bien d’autres, Léotard, Victor Lanoux, Michèle Bernard, Maxime Le Forestier, La Rouquiquinante, Didier Delezay d’Oté Pirates, Michel Avallone, récemment Léa Castro, toutes personnelles et inspirées, Christophe Artannes nous donne sa version de cette chanson. Et c’est une superbe interprétation, forte et intime, avec cette alternance parlée chantée, pleine de sensibilité. Sous sa voix mélancolique perce un sourire, comme un soleil d’automne. Christophe Artannes, à la guitare, est accompagné par Sydney Balsalobre au violoncelle.
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