Frasiak, ses aujourd’huis qui chantent…
Natoye, La Spirale, 8 octobre 2021,
La salle qui nous accueille est petite, mais bien remplie. Dame, c’est déjà la troisième fois que l’ami Frasiak s’y produit et les gens du cru se sont passé le mot : « Attention, artiste rare » !
Le voici d’ailleurs qui s’avance devant nous, son inséparable chapeau vissé sur la tête. A ses côtés, le fidèle et excellent Jean-Pierre Fara aux guitares. Et en guise de présentation : « Pas d’pote directeur d’une radio branchée / Pas d’venu chanteur de soupe en anglais / Pas assez vendeur pour l’audience télé / Pourtant vous êtes là, de l’amour dans l’cœur / C’est comme un cadeau, du bonheur ». Un constat teinté d’autodérision sur sa place dans le show-biz, assorti d’une déclaration d’amour à son public et à ses maîtres à chanter (« De regrets, aucun, pas trahi les beaux / Les presque frangins : François et Léo »). En résumé, le programme de la soirée à venir : « Bienv’nue dans mes chansons vivantes / militantes / résistantes / combattantes / poilantes / Mes aujourd’huis qui chantent ».
Premier autoportrait, qui sera suivi de bien d’autres. Car, qu’il le fasse de manière directe ou par la bande, Frasiak reste le premier sujet de ses chansons. Sans nombrilisme aucun, sans égotisme exacerbé. Simplement, il sait que parler de soi reste la meilleure manière de parler des autres. De parler aux autres. « J’traîne mon blues à Bar-le-Duc / Où c’est là qu’j’écris tous ces trucs / Qui m’emmèneront un peu partout / Simplement pour être avec vous ».
Cela donne des chansons nostalgiques et pleines d’émotion, sur une jeunesse ressemblant à la nôtre (Charleville) ou sur son papa disparu. Des hommages à son père spirituel, François Béranger, qui l’a tant aidé à devenir l’homme et l’artiste qu’il est à présent. Des chansons d’amour, bâties sur ces mots simples qu’on aimerait lui voler (T’as c’qu’il faut). Des chansons de révolte, sur ce Monsieur Boulot parti au loin ou sur une appellation incontrôlée (« « Non-essentiels », qui aurait dit qu’un jour on appellerait comme ça / Ceux qui marchent à la poésie, à l’émotion et aux pourquoi ? »). Des chansons de colère et de désenchantement sur le pote qui a mal tourné (« T’es plus qu’le titre de ma chanson / T’es un gros con »)… Ajoutons-y pour faire bonne mesure une reprise aux tonalités country de Tranche de vie, une leçon de vie tendance vieux con (T’étais pas né), un hommage à son compagnon quadrupède (Chat), qu’imite parfaitement la guitare de son complice, une visite médicale pleine d’humour (Rhinovirus), un hymne à sa ville actuelle (Bar-le-Duc City Blues).
Au total, pas loin de deux heures de concert, qui auront filé sans qu’on ne s’en rende vraiment compte. Une soirée avec Frasiak, c’est un menu 18 services digne d’un gastronomique, servi dans un restaurant à la bonne franquette. « Simplicité » y reste le maître-mot. Le public enchanté y trouvera de quoi s’essorer le cœur, se nourrir l’esprit, se dégourdir les pieds. Avec un élan fraternel au dessert. Laissons à l’artiste le mot de la fin : « Elle a partout des camarades / De mots, d’espoir et d’engueulades / Et des couplets plein les guitares / Le chant de mon cœur sans parti / Mon Anarchie ».
Le site de Frasiak, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit de lui, c’est là.
Franchement, j’y étais et, c’est bien mérité ces éloges !
Tout ce qui est dit est beau, Eric. Et tellement « toi » !!!
Profite de ce moment de bonheur, même s’il est déjà en toi !
On participe très fort à ta joie !!!
« s’essorer le cœur, se nourrir l’esprit, se dégourdir les pieds »… Comme cela est joliment dit !
Superbe papier de NosEnchanteurs, chapeau l’artiste !
Très belle chronique qui dit tout sur tes chansons et de toi j’adore et maman aussi . Tu es super, nous on les aimes biens tes chansons