Bonheurs en Scènes : que d’l'amour !

Nous poursuivons la relation du week-end du l’association « Bonheurs en Scènes », les 25 et 26 septembre derniers à Saint-Julien-Molin-Molette. A venir les jours prochains : Viviane Boris, Sophie Martin-Hautinguiraut, Flora Hüttl, AnneliSe Roche, Laurence Kell & Jonathan Mathis.

Laurence Beaupérin et Michel Avallone : non mais dis donc !

Laurence Beaupérin et Michel Avallone (capture d’écran)

« C’est la caresse du matin / L’ombre de tes hanches sur mes reins […] Dommage que ta mère nous regarde… » C’est d’abord une idylle (des jeunes). Puis les murs s’ébranlent, presque se désagrègent : disputes, mauvaise foi et bave de crapauds… Et c’est enfin la réconciliation. Ce n’est pas que le couple soit enchanté comme il le fut sans doute à ses débuts, c’est simplement qu’il se présente à nous en chansons, non en convoquant à lui tout ce qu’on a pu chanter sur l’amour (il y en a bien trop) mais en piochant de ci de là, cahin-caha, en en faisant agréable compile. Elle, c’est Laurence (Beaupérin), en salopette bleue, et lui, Michel (Avallone), en salopette rouge, un couple comme un autre, qui se bécote et se chamaille, passant par tous les états d’une vie à deux.

Bien sûr que cette version écourtée de Couple en chantier… enchanté, presque une bande-annonce, nous frustre, nous lèse. Mais elle est aussi parlante que chantante. Je ne sais si les puristes de la chanson apprécieront ce spectacle, mais le tout public, oui. Aux frontières de la chanson, du cabaret et du théâtre, il ne suppose aucun pré-acquis à la chose chantée : il se contente d’illustrer nos vies, qui plus est avec beaucoup de réalisme. C’est tendre et urticant à la fois. Et plutôt bien foutu. Grâce à qui ? A Laurence et Michel, couple sur scène comme en coulisses. Ainsi qu’à Yves Jamait, Chanson plus Bifluorée, Alain Sourigues, Maurane, Olivia Ruiz (très belle interprétation de Non mais dis donc !), Jacques Brel et quelques autres à qui une grande partie de ce répertoire a été prélevé. Ça s’écoute et se regarde sans faim. Sans fin, si on tient vraiment à se persuader que l’amour est éternel.

Le site de Michel Avallone, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit de lui, c’est là.

« L’inédit » :

Leonor Bolcatto : en quête du désir

Leonor Bolcatto (photo Jan Swiatkowiak)

Lourd rideau de fond alors baigné de violet pour tout décor. Et, seule à la guitare, la jeune chanteuse en kimono pailleté d’or. Comme une figurine médiévale, enluminure de riches heures d’antan, en tout cas d’une autre époque, d’un temps révolu ou suspendu. « Tu es son cortège d’étoiles […] et du frisson son épicentre […] tu es la poésie des choses ordinaires ». Comme pour accentuer cette impression, Léonore s’accompagne à la mandoline, telle une amoureuse troubadoure.

C’est une chanson galante, respectueuse des sentiments ; courtoise, aux rimes choisies, avec leur part de naïveté, dans la quête profonde, quotidienne, de « devenir une vraie femme ». A cet effet, Leonor se mire en maux et mots, fusse en feuilletant des magazines : « Tant de conseils au quotidien / J’admire votre grandeur d’âme / Qui fait de moi une vraie femme [...] Il faut souffrir pour être belle / C’est mon mantra, ma ritournelle ».

« Dis, est-ce que tu m’entends / Est-ce que tu me comprends ? » La belle cherche l’amour et son regard : « Quand tes yeux trouvent mes yeux / Quand je caresse tes cheveux… ». Comme les autres prestations des rencontres de Saint-Julien-Molin-Molette, celle-ci ne fut qu’un extrait du récital de la jeune chanteuse, mais n’en donne pas moins le ton, la saveur, la particularité. Par un tel choix de chansons et la façon de nous les amener, Leonor Bolcatto a fait montre de sa grâce singulière, intemporelle. Son obsessionnelle quête de désir, de « compagnons de câlins », fait de son art une chanson… désirable.

Le site de Leonor Bolcatto, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit d’elle, c’est là.

« Serre-moi » :