Namur 2021. La Suz(an)e est inimitable
Les Nuits solidaires, Namur, 29 août 2021,
Voici déjà venu le temps de quitter le cadre namurois et enchanteur – quoiqu’humide ! – du beau Théâtre de Verdure, en attendant d’y revenir les 26,27 et 28 août 2022, pour une nouvelle édition des Solidarités. Heureusement, pour cette ultime soirée, le choix des organisateurs s’est porté sur une artiste aussi explosive qu’irrésistible, à même de mettre le feu à la scène sans donner dans l’insignifiance du propos pour autant. De quoi nous faire patienter avec panache.
Elle, c’est Suzane. Un seul disque à son actif, Toï Toï, mais une kyrielle de concerts derrière elle. Dont un passage au même endroit en 2019. Quoi de neuf depuis lors ?
De prime abord, nous sommes en terrain connu. L’artiste reste seule en scène, s’accompagnant de bandes enregistrées et de son clavier-synthé-boîte à rythme. Elle porte bien entendu sa tunique bleue et sa crinière rousse, et arpente toujours un plateau à deux niveaux, passant d’une estrade à l’autre dans ses chorégraphies dopées à l’énergie. Pas de chansons inédites au programme, juste quelques titres parus sur la réédition augmentée de son album (La vie dolce, Le monde d’après).
Et pourtant, aucune impression de déjà-vu ! C’est que Suzane a gagné en maturité et a acquis une aisance scénique impressionnante, une force de frappe accrue. K.O. dès les premières notes, négligeant la pluie venue s’inviter, le public est debout, prêt à danser et à chanter, acclamant celle qui ne cache pas son plaisir d’être là. Telle une boxeuse sur un ring, elle parcourt la scène en guerrière, le geste précis, la voix claire et forte. Le spectacle est total, chaque chanson étant dotée d’une chorégraphie adaptée. Un plaisir pour les yeux comme pour les oreilles. Et comme l’artiste ne chante pas pour ne rien dire, l’esprit est également à la fête. Le monde de Suzane n’est certes pas réjouissant. Les thèmes abordés vont du harcèlement sexuel au burn out, de la difficulté d’aimer sa semblable au désastre écologique… « C’est pas fun / Je sais, ma chanson n’est pas fun / Mais parce que le monde n’est pas fun / Désolée si j’te fous le seum ». Un panorama plutôt noir de notre société, heureusement traversé d’éclairs d’humour (quand elle nous chante sa grande copine : La flemme) et d’émotion. De la chanson réaliste moderne et féministe, par une jeune femme revendiquant sa liberté. Liberté tant artistique (son autoportrait Suzane, qu’elle interprète en ouverture et clôture de concert) que sexuelle (P’tit gars, sur la difficulté de faire son coming out, qu’elle achève en brandissant le drapeau multicolore LGBT).
Nous l’avons déjà écrit : Suzane a tout pour devenir une immense artiste populaire. Confirmation nous en a encore été donnée ce dimanche soir.
Le facebook de Suzane, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit d’elle, c’est là.
SANS OUBLIER…
Chicos Y Mendez. Sous ce nom se cache un groupe belge de rock latino. Quatre musiciens – dont un sympathique et rondouillard trompettiste qu’on croirait issu d’une bande de Hell’s Angels – et un chanteur dont le ramage vaut le plumage. De la chanson rythmée et dansante, aux senteurs exotiques. Des textes en espagnol, prônant – nous dit-on – la liberté et l’égalité. Une belle énergie et une démonstration imparable de la musicalité sans égale de la langue hispanique. Un remède efficace contre la morosité et la pluie qui guettait.
Le site de Chicos Y Mendez, c’est ici.
Présentée depuis déjà quelques années comme la révélation belge, voici dans son fief d’origine la namuroise Claire Laffut, dont le premier album Bleu est enfin sorti début août. Elle déboule sur la scène affublée d’un pas très élégant legging orange et d’une veste kaki, nous criant d’emblée « Est-ce que vous êtes chauds ce soir ? Vous êtes prêts à sauter avec moi ? ». Et effectivement, elle ne ménagera pas ses efforts pour faire bouger le public, dégageant une sympathie immédiate. Sa pop sautillante s’avère toutefois bien trop banale, desservie en outre par une voix sans saveur et un chant bien perfectible. Yelle peut dormir tranquille, la concurrence n’est pas pour demain.
Le facebook de Claire Laffut, c’est là.
Suzane « Il est où le SAV ? » :
Commentaires récents