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Printival 2021. Pierre Perret a une faim d’Ogres

Qui sur cette scène a un désir d'Ogre ? (photo Fabien Espinasse)

Qui sur cette scène a un désir d’Ogre ? (photos Fabien Espinasse)

« La fête à Pierre Perret », 25 aout 2021, Printival Boby-Lapointe à Pézenas,

 

Ce soir, Monsieur Pierre Perret, du haut de ses 87 ans, vient sur scène pour une fête concoctée par ses complices Les Ogres de Barback.

Quand on me parle de Pierre Perret, je me souviens du temps où j’étais en culottes courtes et que je demandais à mes parents « Est ce que tu peux mettre le zizi ? ». Évidemment, je parlais d’une des œuvres emblématiques de mon chanteur préféré de l’époque, et mon père ou ma mère sortait le disque noir magique où l’on trouvait aussi Donnez-nous des jardinsÀ poil ou L’infidèle. Je me délectais de ces morceaux aux mélodies parfaites et, si je ne comprenais pas tout, les images que ce chanteur utilisait nourrissaient mon imaginaire d’enfant. Quelque quinze ans plus tard, j’avais un peu oublié l’ami Pierrot, d’autres ayant entretemps pris d’assaut mes oreilles. Mais mon ancienne idole passait dans un petit festival, perdu dans les montagnes ardéchoises, à quelques kilomètres de chez mes parents. Nous étions dans les années 90 et décidâmes d’aller le voir. Je fus ravi, content, mais pas plus emporté que cela. Ce qui était marquant c’était que le public chantait tout autant que lui, ce qui semblait lui procurer beaucoup de plaisir.

Il en est tout autrement ce mercredi au théâtre de verdure de Pézenas. Pierre Perret, parrain du 22ème Printival, a droit à sa fête avec les Ogres et leurs complices. Car ils ne sont pas tout seuls les Ogres. Déjà ils ne sont plus quatre mais cinq, Léo le petit dernier de la famille Burguière (il a vingt-six ans) rejoint ses frères et sœurs à la batterie, et il vont apparemment continuer avec lui pour la suite de leurs projets. Avec ses doigts prodigieux, Thierry Roques à l’accordéon complétera l’orchestre. A ceux-là, s’ajoutent Wally et Jùr, deux artistes présents sur le Printival et en invités étoilés (guest-stars) : Léopoldine HH et Erwan Pinard.

Le concert se base sur les chansons de la seule cassette, écoutée en boucle, qui était dans le camion de la famille Burguière lorsqu’ils partaient sur la route des vacances.

Fête à Pierre Perret et invitésC’est ainsi que nous avons droit à un Zizi très rock par Fred Burguière. Wally nous fait Estelle et Mon p’tit loup tout en swing et en subtile douceur – Pierre Perret lui confesse « tu la chantes mieux que moi ». Erwan Pinard pose son style décalé mais très respectueux sur Mimi la douce et Celui d’Alice. Léopoldine HH, aux anges, trop contente de chanter pour Pierre Perret, nous fait découvrir La petite, qu’elle a « dépucelée » selon Pierre car il ne l’a jamais chantée sur scène. Jùr mettra sa fragilité et sa voix aux timbres étrangers au service de Lily pour un moment d’émotion très fort. Et le public écoute plus qu’il ne chante ces chansons, même celles qu’il connait par cœur car avec tous ces interprètes, nous redécouvrons la force et la puissance des œuvres de Perret. Pierre chante aussi, participant à des duos ou reprenant quelques tubes comme Le tord-boyaux et quelques nouveautés comme Bientôt ou Humour, Liberté. Pour finir, une chorale de jeunes « ogrillons » (de deux à treize ans) vient pour Donnez-nous des jardins et Ouvrez la cage aux oiseaux.

Ce qui restera, c’est surtout l’émotion profonde et sincère de Pierre Perret qui profite d’être là, sur scène, pour partager, dans un moment simple et jouissif, le plaisir d’être et de chanter ensemble. Plaisir partagé avec nous évidemment, notamment quand il chante Avanie et Framboise de son ami de Pézenas. Là, il nous remplit d’émotion, et cette fois-ci c’est lui qui nous fait redécouvrir l’œuvre de Boby Lapointe par la justesse et la sensibilité de son interprétation. Il faut dire que chaque fois qu’il intervient dans cette soirée, sa présence est authentique et le public vibre avec lui.

Pierre nous raconte qu’il a bien connu Boby, quand ils se produisaient dans les cabarets au début de leur carrière, et qu’il l’a soutenu jusqu’à la fin en le faisant chanter dans sa première partie à Bobino, alors qu’il était déjà très malade.

Une soirée de partage sous les étoiles du théâtre de verdure de Pézenas avec tout plein d’étoiles dans les yeux, et aussi de petites larmes pour Pierre et pour nous. On se dit que nous sommes là, avec ce grand Monsieur de la chanson, et que nous lui faisons notre « adieu provisoire », comme le titre de sa dernière compilation.

 

Le site de Pierre Perret, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit le lui, c’est là.

« Bientôt » : Image de prévisualisation YouTube

« Celui d’Alice » : Image de prévisualisation YouTube

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